21 juillet
…
L’abbé se conduira avec discernement et modération.
(Règle de Saint Benoît
64,17)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 42,1-11 (Que personne ne parle après complies)
¹Les moines doivent s'appliquer au silence en tout temps, mais
principalement pendant la nuit. ²C'est pourquoi, en toute saison, soit que
l'on jeûne, soit que l'on dîne, ³si c'est une époque où l'on dîne, aussitôt
après le repas du soir, les frères iront s'asseoir tous ensemble en un même
lieu: l'un d'eux lira les Conférences ou les Vies des Pères ou quelque autre
chose qui puisse édifier les auditeurs. ⁴On ne lira pourtant pas alors
l'Heptateuque ou le livre des Rois, parce qu'il ne serait pas bon pour les
esprits faibles d'entendre, à cette heure-là, cette partie de l'Ecriture. On
pourra la lire à d'autres moments. ⁵Donc, en période de jeûne, après le chant
des Vêpres, suivi d'un court intervalle, les frères se rendront promptement à
la lecture dont nous avons parlé. ⁶On lira quatre ou cinq feuillets, ou autant
que l'heure le permettra, ⁷tandis que tous s'empressent de rejoindre la
réunion pendant la durée de cette lecture, y compris ceux qui auraient été
occupés à quelque obédience. ⁸Tous étant ainsi assemblés, on récitera
Complies. Au sortir de cette Heure, il ne sera plus permis à personne de dire
quoi que ce soit. ⁹Si quelqu'un viole cette règle du silence, il sera puni
rigoureusement ; ¹⁰on excepte les cas urgents d'hospitalité ou un ordre de
l'abbé. ¹¹Mais, même en ces circonstances, tout se fera avec une extrême
gravité et une parfaite retenue.
…
pour chaque jour
Il faut bien reconnaître que saint Benoît se donne beaucoup de mal à
propos du silence. Parfois il demande de « parler avec gravité »,
comme on a au 11ième degré d’humilité. Parfois il demande de « ne
pas parler jusqu’à ce qu’on soit interrogé », comme au 8ième degré d’humilité. Parfois il demande « un silence parfait »,
comme à table. Parfois, « surtout aux heures de la nuit »,
comme on vient d’avoir dans ce chapitre, parfois [il demande que les frères] ne
se joignent pas aux heures indues, comme au chapitre 48 (vs 21). Quand il
ajoute une précision au mot « silence », « parfait »,
« surtout » ou qu’il dit : « il ne sera plus
permis à personne de dire quoi que ce soit » ou « que les
frères ne se joignent pas », ou « avec quiconque », c’est
qu’il veut qu’il n’y ait aucune requête, aucune demande, ni question. De même
qu’il se donne du mal à propos de la volonté propre, il s’en donne aussi à
propos du silence, car le silence représente une mortification. Comme le dit le
prophète, le silence est le gardien de la justice : là où il n’y a pas le
silence, aucune justice ne peut se rencontrer, car il y a murmure et autre
mauvaise parole, c’est pourquoi il s’est donné tant de mal pour la garde du
silence.
(HILDEMAR DE CORBIE, Commentaire de la Règle de saint Benoît, Traduction française de Sœur Michèle-Marie Caillard osb d’après le texte latin édité par le Père Rupert Mittermüller osb, Préface par le Père Jean-Pierre Longeat osb, abbé émérite de Ligugé, Saint-Léger Éditions, 2015, p. 509)
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