23 juillet

S’empresser de donner réponse avec une charité fervente.
(Règle de Saint Benoît 66,4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 43,13-19 (Ceux qui arrivent en retard à l'Œuvre de Dieu ou à la table)

¹³À la table, celui qui n'arrivera pas avant le verset, de façon que les frères puissent le réciter tous ensemble avec la prière et se mettre à table en même temps : ¹⁴si c'est par négligence ou par sa faute qu'il n'est pas arrivé à temps, il sera repris jusqu'à deux fois. ¹⁵Si ensuite il ne s'amende pas, il ne pourra plus participer à la table commune, ¹⁶mais il prendra son repas tout seul, séparé de la compagnie de ses frères et privé de sa portion de vin, jusqu'à ce qu'il ait satisfait et qu'il se soit corrigé. ¹⁷On traitera de la même manière celui qui ne se trouvera pas au verset qu'on dit après le repas. ¹⁸Nul ne se permettra de manger ou de boire quoi que ce soit, avant ou après l'heure fixée pour le repas. ¹⁹S'il arrive que le supérieur offre quelque chose à un frère et que celui-ci ne l'accepte pas, lorsqu'il viendra à désirer ce qu'il avait d'abord refusé ou quelque autre chose, on ne lui accordera absolument rien jusqu'à ce qu'il ait fait une satisfaction convenable.

… pour chaque jour

Le message est clair : ne rien préférer à l’Opus Dei, qui est une façon de ne rien préférer au Christ, implique un grand respect de la communauté en qui le Christ est présent. Arriver en retard par négligence est un manque à l’égard de la communauté aussi bien qu’à l’égard du Christ. 
Dans la deuxième partie du chapitre, Benoît applique le même raisonnement et les mêmes sanctions aux retards au repas.  Cela se comprend du fait qu’il y a pour Benoît un lien très étroit entre les repas communautaires, qui sont une forme de liturgie et l’Office divin. Dans un cas comme dans l’autre le respect du Christ implique un respect de la communauté. 
Et finalement Benoît ajoute quelques lignes sur l’importance de ne pas manger entre les repas – à moins, bien sûr, de raison médicale.  C’est une recommandation qu’on retrouve dans toute la littérature monastique.  Le contexte où cela se retrouve chez Benoît montre bien que, pour lui, il ne s’agit pas simplement d’une question de jeûne ou d’ascèse. Il s’agit là aussi d’une préoccupation communautaire.  Le repas est une prolongation de l’Eucharistie. Ayant abandonné toute possession privée par le vœu de pauvreté, nous n’avons pas de nourriture privée. C’est dans un repas commun que nous recevons la nourriture qui nous est donnée par la communauté et que nous consommons en commun. Mais il y a aussi, évidemment une dimension ascétique. Pour être sûr de ne rien préférer à l’amour du Christ, il est important de ne pas céder constamment à tous nos désirs naturels, et donc de ne pas, par exemple, grignoter quelque chose dès que nous sentons ou bien de la faim, ou bien simplement un goût de nourriture.  C’est là une autre question sur laquelle il faudra revenir. 

(DOM ARMAND VEILLEUX ocso, Commentaire de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 18 décembre 2011)










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