12 novembre
Sachons
bien que ce n’est pas l’abondance des paroles,
mais
la pureté du cœur et les larmes de la componction
qui
nous obtiendront d’être exaucés.
(Règle
de Saint Benoît 20,3)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 35,1-11 (Les semainiers de la cuisine)
¹Les frères se serviront mutuellement. Personne ne sera dispensé du
service de la cuisine, sinon pour cause de maladie ou pour quelque occupation
de grande utilité. ²Par cet exercice, en effet, on acquiert plus de mérite et
de charité. ³On donnera des aides à ceux qui sont faibles, afin qu'ils
s'acquittent de leur tâche sans tristesse. ⁴Tous auront ainsi des aides, selon
que le demandera l'état de la communauté ou la situation du lieu. ⁵Si la
communauté est nombreuse, le cellérier sera dispensé du service de la cuisine,
ainsi que ceux qui, comme nous l'avons dit, sont occupés à des besognes plus
utiles ; ⁶mais tous les autres se serviront mutuellement avec charité. ⁷Celui
qui sort de semaine fera, le samedi, les nettoyages. ⁸Il lavera les linges
avec lesquels les frères s'essuient les mains et les pieds. ⁹Aidé de celui qui
entre en service, il lavera les pieds de tous les frères. ¹⁰Il remettra au
cellérier, propres et en bon état, les objets de son office. ¹¹Le cellérier
les passera à celui qui entre en semaine; il saura ainsi ce qu'il donne et ce
qu'il reçoit.
…
pour chaque jour
CUISINER AVEC AMOUR
Comme il en va pour le lecteur (RB
38,2-4), Benoît enracine le service de la cuisine dans la prière des frères.
Mais, dans le cas de la cuisine, il ajoute le geste éminemment symbolique
de laver les pieds des frères. Comme si le service de la cuisine ne trouvait
son aboutissement véritable qu’à reproduire l’agenouillement du Christ aux
pieds de ses disciples.
Double encadrement donc de ce service
fraternel où, en quelque sorte, Marthe et Marie se rejoignent, ne font qu’un en
réalité. Double enracinement qui ferme la porte à tout écartèlement entre
activité et contemplation, qui interdit toute tristesse, toute fatigue et tout
murmure.
Pas de place non plus pour un monopole de la
charité. Tous sont conviés à servir. Avec toujours cet accueil de
l’exception : les malades, ceux qui sont occupés ailleurs, le cellérier
dans certains cas.
Un service très concret, celui de la cuisine,
met en œuvre les attitudes les plus fondamentales de la vie monastique.
Humilité, prière, miséricorde, respect, conscience professionnelle, service
mutuel. Et, par-dessus tout, la charité.
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
Le Grand Béguinage - Louvain

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