22 novembre

On prendra soin des malades avant tout et par-dessus tout.
(Règle de Saint Benoît 36,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 43,13-19 (Ceux qui arrivent en retard à l'Œuvre de Dieu ou à la table)

¹³À la table, celui qui n'arrivera pas avant le verset, de façon que les frères puissent le réciter tous ensemble avec la prière et se mettre à table en même temps : ¹⁴si c'est par négligence ou par sa faute qu'il n'est pas arrivé à temps, il sera repris jusqu'à deux fois. ¹⁵Si ensuite il ne s'amende pas, il ne pourra plus participer à la table commune, ¹⁶mais il prendra son repas tout seul, séparé de la compagnie de ses frères et privé de sa portion de vin, jusqu'à ce qu'il ait satisfait et qu'il se soit corrigé. ¹⁷On traitera de la même manière celui qui ne se trouvera pas au verset qu'on dit après le repas. ¹⁸Nul ne se permettra de manger ou de boire quoi que ce soit, avant ou après l'heure fixée pour le repas. ¹⁹S'il arrive que le supérieur offre quelque chose à un frère et que celui-ci ne l'accepte pas, lorsqu'il viendra à désirer ce qu'il avait d'abord refusé ou quelque autre chose, on ne lui accordera absolument rien jusqu'à ce qu'il ait fait une satisfaction convenable.

… pour chaque jour

L’EXACTITUDE FAIT PARTIE DE LA CHARITÉ 

Il y a retard et retard. Toujours soucieux de mesure, saint Benoît fait durer le premier psaume pour permettre à tous d’arriver (RB 13,2 ; 43,4). De même, il fait prolonger la lecture du soir (RB 42,6-7). Et il envisage (RB 11,12) l’hypothèse d’un lever communautaire trop tardif, le dimanche ! Ce que saint Benoît n’accepte pas, c’est la négligence. Et il en traite pour deux moments majeurs de la vie communautaire : l’Office divin et le repas. C’est dire déjà l’importance qu’il y attache.
Un retard négligent, c’est un retard qui introduit une cassure, une rupture dans le lien communautaire tout autant que dans le lien avec le Seigneur. Ne pas quitter au signal ce qu’on a dans les mains, c’est refuser l’invitation, sous prétexte qu’il y a mieux, ou plus urgent, ou plus rentable à faire. Saint Benoît cherche à réduire autant que possible le temps de cette cassure, au prix éventuel d’un peu de honte. Il fait entrer les retardataires, afin de renouer tout de suite le lien, progressivement cependant. Peut-être d’ailleurs en fait-il autant pour qui partirait trop tôt (RB 43,17).
Ne pas manger ni boire seul en dehors des repas ne relève pas seulement d’une ascèse : il y manquerait le lien communautaire que veut exprimer le repas pris ensemble. Ne pas accepter ce qu’on vous offre et le redemander ensuite ne relève pas seulement du caprice : ici aussi, il y a lieu d’être à temps, d’avoir tout de suite la bonne réaction, de ne pas s’exclure soi-même de ce qu’a exprimé le geste d’offrir. Être partout au rendez-vous fait partie de la charité. 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)


Le Grand Béguinage - Louvain







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