6 novembre
Ne
jamais désespérer de la miséricorde de Dieu.
(Règle de Saint Benoît
4,74)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 30,1-3 (Comment corriger les jeunes
enfants)
¹Chacun doit être traité selon son âge et son degré d'intelligence. ²Aussi, lorsque des enfants ou des adolescents ou ceux qui n'ont pas assez de
jugement pour comprendre la gravité de la peine de l'excommunication, ³commettront quelque faute, ils seront punis par des jeûnes sévères ou châtiés
durement par des coups, afin qu'ils se corrigent.
…
pour chaque jour
De ce chapitre 30, je retiendrai deux phrases : la première et la
dernière.
La première phrase est celle-ci : « Chacun doit être traité
selon son âge (aetas) et son jugement (intellectus). C’est un
principe fondamental pour toute vie commune et que doit toujours avoir à
l’esprit quiconque a des décisions à prendre au sein d’une communauté. Il ne
s’agit jamais d’appliquer mécaniquement des règles et des principes ; mais
de tenir compte des capacités et des forces de chaque
personne, y compris de la capacité de comprendre. C’est une dimension
essentielle du « respect de la différence ».
La dernière phrase, ou plutôt le dernier membre de la dernière phrase
dit : « pour qu’ils se corrigent », ou plutôt, pour traduire de
façon plus littérale, « pour qu’ils soient guéris » (ut sanentur).
On peut dire que ces derniers mots donnent leur sens à la longue série de
chapitres sur la correction des frères. Il ne s’agit jamais de
« punir » ou de « faire expier » une faute. Il s’agit
toujours d’amener à la conversion.
Et précisément, nous sommes tous venus au monastère pour nous convertir,
c’est-à-dire pour poursuivre notre chemin de retour à Dieu dans la voie de
l’obéissance à sa volonté. C’est pourquoi nous faisons un vœu de conversion et
notre existence monastique est perçue comme une « conversion
continuelle ».
Ce retour est vu comme une guérison. Ce qui veut dire que notre état de
pécheurs est conçu comme une maladie. En effet, nous avons été crées à l’image
de Dieu et à sa ressemblance. C’est là notre état de santé parfaite. Toute
perte de cette ressemblance et toute déformation de l’image de Dieu en nous est
donc une maladie. Nous venons au monastère pour qu’à travers la forme
d’existence qu’on y vit, et tout spécialement à travers la communion avec des
frères, cette pleine communion avec Dieu soit sans cesse rétablie et que nous
soyons graduellement toujours plus conformés à l’image du Christ.
C’est là le noyau de l’enseignement spirituel qu’on retrouve dans tous
les chapitres de la Règle de saint Benoît, même ceux qui nous semblent les plus rébarbatifs ou les moins en syntonie
avec notre culture moderne.
(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît,
Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 31 juillet 2011)
Le Grand Béguinage - Louvain
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