8 novembre
C’est
de bon cœur que les disciples doivent obéir parce que
« Dieu aime celui
qui donne joyeusement ».
(Règle
de Saint Benoît 5,16)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 31,13-19 (Les qualités que doit avoir le cellérier du monastère)
¹³Avant tout il aura l'humilité et, s'il ne peut accorder ce qu'on lui
demande, il donnera au moins une bonne réponse, ¹⁴selon qu'il est écrit :
« Une bonne parole vaut mieux qu'un don excellent. » ¹⁵Il aura soin
de tout ce que l'abbé lui aura prescrit, et il ne s'ingérera pas dans ce qu'il
lui aura défendu. ¹⁶Il servira aux frères, sans fièvre ni lenteur, la portion
qui leur revient, afin de ne pas les irriter, se souvenant du châtiment dont la
parole divine menace celui qui aura scandalisé un des plus petits. ¹⁷Si la
communauté est nombreuse, il recevra des aides, afin que, avec leur assistance,
il remplisse sa charge l'âme en paix. ¹⁸Aux heures convenables on donnera et
on demandera ce qui doit être donné et demandé, ¹⁹afin que personne ne soit
troublé ni contristé dans la maison de Dieu.
…
pour chaque jour
Le bien suprême, c'est la prière, l'entretien
familier avec Dieu. Elle est communication avec Dieu et union avec lui. De même
que les yeux du corps sont éclairés quand ils voient la lumière, ainsi l'âme
tendue vers Dieu est illuminée par son inexprimable lumière. La prière n'est
donc pas l'effet d'une attitude extérieure, mais elle vient du cœur. Elle ne se
limite pas à des heures ou à des moments déterminés, mais elle déploie son
activité sans relâche, nuit et jour.
En effet, il ne convient pas seulement que la
pensée se porte rapidement vers Dieu lorsqu'elle s'applique à la prière ; il
faut aussi, même lorsqu'elle est absorbée par d'autres occupations — comme
le soin des pauvres ou d'autres soucis de bienfaisance —, y mêler le désir
et le souvenir de Dieu, afin que tout demeure comme une nourriture très
savoureuse, assaisonnée par l'amour de Dieu, à offrir au Seigneur de l'univers.
Et nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si
nous y consacrons une bonne part de notre temps.
La prière est la lumière de l'âme, la vraie
connaissance de Dieu, la médiatrice entre Dieu et les hommes.
Par elle, l'âme s'élève vers le ciel, et
embrasse Dieu dans une étreinte inexprimable ; assoiffée du lait divin, comme
un nourrisson, elle crie avec larmes vers sa mère. Elle exprime ses volontés
profondes et elle reçoit des présents qui dépassent toute la nature visible.
Car la prière se présente comme une puissante
ambassadrice, elle réjouit, elle apaise l’âme.
Lorsque
je parle de prière, ne t'imagine pas qu'il s'agisse de paroles. Elle est un élan vers Dieu, un amour
indicible qui ne vient pas des hommes et dont l'Apôtre parle ainsi : Nous
ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit lui-même intervient pour nous
par des cris inexprimables.
Une telle prière, si Dieu en fait la grâce à
quelqu'un, est pour lui une richesse inaliénable, un aliment céleste qui rassasie l'âme.
Celui qui l'a goûté est saisi pour le Seigneur d'un désir éternel, comme d'un
feu dévorant qui embrase son cœur.
Lorsque tu la pratiques dans sa pureté
originelle, orne ta maison de douceur et d'humilité, illumine-la par la justice
; orne-la de bonnes actions comme d'un revêtement précieux ; décore ta maison,
au lieu de pierres de taille et de mosaïques, par la foi et la patience.
Au-dessus de tout cela, place la prière au sommet de l'édifice pour porter ta
maison à son achèvement. Ainsi tu te prépareras pour le Seigneur comme une
demeure parfaite. Tu pourras l'y accueillir comme dans un palais royal et
resplendissant, toi qui, par la grâce, le possède déjà dans le temple de ton
âme.
(Homélie du Vème siècle)
Le Grand Béguinage - Louvain
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