23 décembre
Avant
tout, demande à Dieu par une très instante prière
qu’il
mène à bonne fin tout bien que tu entreprennes.
(Règle
de Saint Benoît – Prologue 4)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 65,11-22 (Le prieur du monastère)
¹¹C'est pourquoi nous jugeons que, pour conserver la paix et la
charité, il faut que le gouvernement de son monastère dépende entièrement de
l'abbé. ¹²Si faire se peut, toute la marche du monastère sera assurée par des
doyens, et cela selon les ordres de l'abbé, comme nous l'avons déjà dit. ¹³Les
charges étant confiées à plusieurs, un seul n'aura pas l'occasion de
s'enorgueillir. ¹⁴Si toutefois le lieu rend un prieur désirable, ou si la
communauté le demande pour un juste motif, et avec humilité, si l'abbé enfin le
juge à propos, ¹⁵c'est ce dernier qui établira lui-même pour prieur celui
qu'il aura choisi avec le conseil des frères craignant Dieu. ¹⁶Le prieur
exécutera avec respect tout ce que son abbé lui prescrira, sans jamais
contrevenir à sa volonté et à ses ordres. ¹⁷Car, plus il est élevé au-dessus
des autres, plus il doit observer consciencieusement les préceptes de la Règle. ¹⁸Si ce prieur tombait dans quelque dérèglement, s'enflait d'orgueil, ou était
convaincu de mépris pour la sainte Règle, on l'en reprendrait jusqu'à quatre fois. ¹⁹S'il ne s'amendait pas, on lui ferait subir la correction de la discipline
régulière. ²⁰Si par ces moyens il ne se corrigeait pas encore, on le
déposerait de son rang de prieur, et on mettrait à sa place un autre qui en fût
digne. ²¹Enfin, si après tout cela, il ne se montrait pas tranquille et
obéissant dans la communauté, on le chasserait du monastère. ²²Que l'abbé
songe cependant qu'il doit rendre compte à Dieu de toutes ses décisions, de
crainte que le feu de l'envie ou de la jalousie ne vienne à brûler son âme.
…
pour chaque jour
Pour conserver la paix et la charité. La paix du monastère. Il y a là un grand
bien que nous devons poursuivre avec persévérance, dans la joie. Tranquillité
d’une vie spirituelle sans chocs dans une maison où tout va comme sur des roulettes ?
Dieu nous en garde. La paix est faite d’oubli, de don de soi, de fidélité à
Dieu dans le service du prochain. C’est à cela que doit tendre la bonne marche
du monastère. Cette paix, c’est tout l’opposé à la fois de l’égoïsme et de
l’inquiétude. Normalement, le visage des chrétiens doit refléter la paix, la
force du Christ. La racine de l’anxiété, c’est le péché. Qui dit anxiété dit
manque d’espérance, foi pratiquement morte. Ce dont le monde a besoin, ce n’est
pas de notre anxiété, mais du rayonnement de notre espérance surnaturelle,
génératrice de tous les dévouements au service du prochain. C’est elle qui fait
les grandes œuvres dans l’Église, c’est elle qui fait les martyrs. Être témoins
de paix.
Écoute, 1962
(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel
est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle
de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire,
Saint-Léger Éditions, 2023, p. 636)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire