24 décembre
Ouvrons
les yeux à la lumière divine.
Ayons
les oreilles attentives à la voix de Dieu…
(Règle
de Saint Benoît – Prologue 9)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 66,1-8 (Les portiers du monastère)
¹À la porte du monastère on placera un sage vieillard, qui sache
recevoir et rendre un message, et dont la maturité le préserve de toute
oisiveté. ²Le portier devra avoir sa cellule près de la porte, afin que ceux
qui viennent trouvent toujours à qui parler. ³Et aussitôt qu'on aura frappé ou
qu'un pauvre aura appelé, il répondra Deo gratias ou Benedic. ⁴Puis, avec toute la mansuétude que donne la crainte de Dieu, il s'empressera de
donner réponse avec une charité fervente. ⁵Si le portier a besoin d'aide, on
lui donnera un frère plus jeune. ⁶Le monastère doit, autant que possible, être
disposé de telle sorte que l'on y trouve tout le nécessaire: de l'eau, un
moulin, un jardin et des ateliers pour qu'on puisse pratiquer les divers
métiers à l'intérieur de la clôture. ⁷De la sorte les moines n'auront pas
besoin de se disperser au-dehors, ce qui n'est pas du tout avantageux pour
leurs âmes. ⁸Et nous voulons que cette Règle soit lue souvent en communauté
afin qu'aucun frère ne s'excuse sous prétexte d'ignorance.
…
pour chaque jour
PAS DE DISPERSION
C'est le seul endroit de la règle où saint Benoît semble s'être
préoccupé des dimensions du monastère. La clôture doit être telle qu'elle
puisse contenir moulin, jardin, ateliers. Autant que possible : le propos est
nuancé et nous évite une lecture trop rigide.
Pareille "fermeture" est aujourd'hui source de difficultés.
Clôture et fermeture évoquent la stérilité, l'étroitesse, tandis qu'ouverture
est un mot porteur de haute valeur ajoutée, presque magique. L'important est
dès lors de s'attacher à ce qu'a voulu saint Benoît : éviter la dispersion,
chercher ce qui est avantageux pour l'âme, permettre au moine de
« demeurer fixé au plus intime de soi-même » (Grégoire le Grand).
Le monastère doit être tel qu'il permette au moine d'atteindre pareille
stabilité. La communauté des frères doit être telle que chacun y trouve de quoi
nourrir et exercer ce délicat métier qu'est la recherche de Dieu. Elle est
l'atelier où se pratiquent les instruments des bonnes œuvres. Elle est le
jardin où éclosent les fines fleurs de la charité. Elle est l’enceinte,
clôturée seulement par les liens de l’amour.
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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