30 décembre
Qu’il
n’aime point l’un plus que l’autre,
si
ce n’est celui qu’il trouvera plus avancé
dans
les bonnes actions et l’obéissance.
(Règle
de Saint Benoît 2,17)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 72,1-12 (Le bon zèle que doivent avoir les moines)
¹Il est un mauvais zèle, un zèle amer, qui sépare de Dieu et mène à
l'enfer. ²De même, il est un bon zèle qui sépare des vices et mène à Dieu et à
la vie éternelle. ³C'est ce zèle que les moines pratiqueront avec un très
ardent amour : ⁴ils s'honoreront mutuellement avec prévenance; ⁵ils
supporteront avec une très grande patience les infirmités d'autrui, tant
physiques que morales ; ⁶ils s'obéiront à l'envi ; ⁷nul ne recherchera ce
qu'il juge utile pour soi, mais bien plutôt ce qui l'est pour autrui ; ⁸ils
s'accorderont une chaste charité fraternelle ; ⁹ils craindront Dieu avec amour
; ¹⁰ils aimeront leur abbé avec une charité sincère et humble ; ¹¹ils ne
préfèreront absolument rien au Christ ; ¹²qu'Il nous amène tous ensemble à la
vie éternelle !
…
pour chaque jour
Le Seigneur dit dans l'évangile de saint Jean
: Tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples si vous vous aimez les
uns les autres. Et on lit dans la lettre de cet Apôtre : Mes
bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour vient de Dieu. Tous
ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. Celui qui n'aime
pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour.
Que les fidèles scrutent donc leur âme et
discernent par un examen loyal les sentiments profonds de leur cœur. S'ils
découvrent que leur conscience a en réserve des fruits de charité, ils peuvent
être certains que Dieu est en eux ; et pour se rendre
de plus en plus accueillants à un tel hôte, qu'ils se dilatent par les œuvres
d’une miséricorde inlassable.
En effet, si Dieu est amour, la charité ne
doit pas avoir de bornes, car la divinité ne peut s’enfermer dans aucune
limite.
Toutes les époques conviennent, mes
bien-aimés, pour pratiquer le bien de la charité ; cependant les jours présents
nous y invitent plus spécialement. Ceux qui désirent recevoir la Pâque du
Seigneur avec une âme et un corps sanctifiés doivent s'efforcer surtout
d'acquérir cette perfection, qui renferme en elle toutes les vertus et qui
couvre une multitude de péchés.
Et c'est pourquoi, sur le point de célébrer
ce mystère qui dépasse tous les autres, par lequel le sang de Jésus Christ a
effacé toutes nos iniquités, préparons en premier lieu des sacrifices de
miséricorde. Ce que la bonté de Dieu nous a octroyé, donnons-le, nous aussi, à
ceux qui ont péché contre nous.
Il faut aussi que notre libéralité se montre
plus bienfaisante envers les pauvres et ceux qui sont accablés par toutes
sortes de malheurs, afin que de nombreuses voix rendent grâce à Dieu, et que le
réconfort donné aux indigents vienne recommander nos jeûnes. Aucune générosité
de la part des fidèles ne réjouit Dieu davantage que celle qui se prodigue en
faveur de ses pauvres; et là où il rencontre un souci de miséricorde, il
reconnaît l’image de sa propre bonté.
Ne craignons pas d'épuiser nos ressources par
de telles dépenses, car la bonté elle-même est une grande richesse, et les
largesses ne peuvent manquer de fonds, là où c'est le Christ qui nourrit et qui
est nourri. Dans toute cette activité intervient la main qui augmente le pain
en le rompant, et le multiplie en le distribuant.
Celui qui donne, qu'il soit tranquille et
joyeux, car il aura le plus grand bénéfice quand il aura gardé pour lui le
minimum. Comme dit saint Paul : Celui qui fournit la semence au semeur et
le pain pour la nourriture multipliera aussi vos semences et fera croître les
fruits de votre justice dans le Christ Jésus notre Seigneur, qui vit et
règne avec le Père et le Saint-Esprit pour les siècles des siècles. Amen.
(SAINT LÉON LE
GRAND [°v.398 – 〸461], Sermon)
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