4 mars
Ouvrons
les yeux à la lumière divine.
Ayons
les oreilles attentives à la voix de Dieu…
(Règle
de Saint Benoît – Prologue 9)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
27,1-9 (Quelle sollicitude
l'abbé doit avoir à l'égard des excommuniés)
¹L'abbé doit prendre soin en toute sollicitude des frères qui ont
failli, parce que « ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du
médecin mais les malades. » ²C'est pourquoi il doit, comme un sage
médecin, user de tous les moyens. Il enverra des senpectes, c'est-à-dire des
frères anciens et sages ³qui, comme en secret, consoleront le frère qui est
dans le trouble et l'engageront à faire une humble satisfaction; ils le
soutiendront de peur qu'il ne soit accablé par un excès de tristesse ; ⁴mais,
comme dit l'Apôtre, « il faut redoubler de charité envers lui », et
tous prieront à son intention. ⁵L'abbé, en effet, doit avoir un soin tout
particulier et s'empresser, avec toute son adresse et toute son habileté, pour
qu'il ne perde aucune des brebis à lui confiées. ⁶Il doit savoir qu'il a reçu
le soin d'âmes malades et non une autorité tyrannique sur des âmes saines. ⁷Qu'il craigne donc la menace du Prophète, par laquelle Dieu dit: « Les
brebis qui vous paraissaient grasses, vous les preniez pour vous, et celles qui
étaient débiles, vous les rejetiez. » ⁸Qu'il imite plutôt l'exemple de
tendresse du bon Pasteur qui, ayant laissé dans les montagnes
quatre-vingt-dix-neuf brebis, partit chercher l'unique brebis qui s'était
égarée; ⁹il eut de sa faiblesse une si grande compassion qu'il daigna la
charger sur ses épaules sacrées et ainsi la rapporter au troupeau.
…
pour chaque jour
Si tu me dis : Montre-moi ton Dieu, je pourrais te répondre : Montre-moi
l'homme que tu es, et moi je te montrerai mon Dieu. Montre donc comment les
yeux de ton âme regardent, et comment les oreilles de ton cœur écoutent.
Ceux qui voient avec les yeux du corps observent ce qui se passe dans la
vie et sur la terre ; ils discernent la différence entre la lumière et
l'obscurité, le blanc et le noir, le laid et le beau ; entre ce qui est
harmonieux, bien proportionné, et ce qui manque de rythme et de proportion ;
entre ce qui est démesuré et ce qui est tronqué ; il en est de même pour ce qui
tombe sous le sens de l'ouïe : sons aigus, ou graves, ou agréables. On
pourrait, de la même façon, dire des oreilles du cœur et des yeux de l'âme
qu'il leur est possible de saisir Dieu.
Dieu, en effet, est perçu par ceux qui peuvent le voir, après que les
yeux de leur âme se sont ouverts. Tous ont des yeux, mais certains ne les ont
que voilés et ne voient pas la lumière du soleil. Si les aveugles ne voient
pas, ce n'est pas parce que la lumière du soleil ne brille pas. C'est à
eux-mêmes, et à leurs yeux, que les aveugles doivent s'en prendre. De même toi
: les yeux de ton âme sont voilés par tes fautes et tes actions mauvaises. L'homme
doit avoir une âme pure, comme un miroir brillant. S'il y a de la rouille sur
le miroir, l'homme ne peut plus y voir son visage. Ainsi, lorsqu'il y a une
faute dans l’homme, cet homme ne peut plus voir Dieu.
Mais, si tu le veux, tu peux guérir. Confie-toi
au médecin et il opérera les yeux de ton âme et de ton cœur. Qui est ce
médecin ? C'est Dieu, qui guérit et vivifie par le Verbe et la Sagesse. C'est
par son Verbe et sa Sagesse que Dieu a fait toutes choses. Comme dit le Psaume
: Le Seigneur a établi les cieux par sa Parole, et leur puissance par le
Souffle de sa bouche. Cette Sagesse est souveraine. En effet : Dieu a
fondé la terre par sa Sagesse ; il a disposé les cieux par son intelligence ;
c'est par sa science que furent creusés les abîmes, que les nuées ont distillé
la rosée.
Si tu comprends cela et si ta vie est pure, pieuse et juste, tu peux
voir Dieu. Avant tout, que la foi et la crainte de Dieu entrent les premières
dans ton cœur, et alors tu comprendras cela. Quand tu auras dépouillé la
condition mortelle et revêtu l'immortalité, alors tu verras Dieu selon ton
mérite. C'est ce Dieu qui ressuscitera ta chair immortelle, en même temps que
ton âme. Et alors, devenu immortel, tu verras le Dieu immortel, à condition
d'avoir cru en lui maintenant.
(SAINT THÉOPHILE D’ANTIOCHE [°vers 120 – 〸vers 183], Ad Autolycum)
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