16 avril
Les
frères doivent consacrer
certaines
heures au travail des mains
et
d’autres à la lecture des choses divines.
(Règle
de Saint Benoît 48,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 61,6-14 (Comment recevoir les moines étrangers)
⁶Mais si l'on a remarqué, durant ce temps, qu'il est exigeant ou
vicieux, non seulement on ne l'agrégera pas au corps du monastère, ⁷mais on
lui dira honnêtement de se retirer, de peur que sa misère ne contamine les
autres. ⁸Si, au contraire, sa conduite ne lui mérite pas d'être congédié, non
seulement on l'admettra dans la communauté, ⁹mais même on lui conseillera de
s'y fixer, afin que son exemple édifie les autres ; ¹⁰car, en tout lieu, c'est
un seul Seigneur que l'on sert, c'est sous un seul Roi qu'on milite. ¹¹L'abbé
pourra le placer en un rang un peu plus élevé que celui de son entrée, s'il
juge qu'il le mérite. ¹²Il en sera ainsi non seulement ainsi à l'égard d'un
moine, mais encore des prêtres ou des clercs dont on a parlé ci-dessus; l'abbé
pourra les établir en un rang supérieur à celui de leur entrée, si toutefois il
reconnaît que leur vie en est digne. ¹³Mais que l'abbé se garde bien
d'admettre jamais à demeure en sa communauté un moine d'un autre monastère
connu, sans le consentement de son abbé ou sans lettres de recommandation ; ¹⁴car il est écrit: « Ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, ne le fais pas à
autrui. »
…
pour chaque jour
Benoît envisage tout d’abord dans ce chapitre le cas d’un moine pèlerin
arrivant d’une région lointaine et voulant loger au monastère comme hôte.
Benoît demande qu’on le reçoive aussi longtemps qu’il le désire, mais à
l’hôtellerie. Évidemment il n’était pas
question à cette époque de prendre des informations à son sujet par
téléphone ou email ! Benoît pose quand même quelques conditions à cette
hospitalité sans limite de temps : le moine ne doit pas troubler la
communauté où il arrive par ses exigences, mais se contenter des coutumes qui y
sont pratiquées et de tout ce qu’il y trouve. Benoît est très cohérent dans
toutes ses prises de position. Ce que l’on trouve lorsqu’on arrive au monastère
c’est une communauté vivant selon une règle. Quiconque veut s’insérer dans
cette vie communautaire, en en acceptant toutes les caractéristiques, est
bienvenu ; mais c’est là une condition sine qua non. Il doit non
seulement les accepter, mais en être content (contentus). Le choix du
mot est important.
Après avoir dit que le moine visiteur ne doit pas troubler la communauté
qui l’accueille par ses exigences, Benoît ajoute tout de suite que l’abbé doit
être humblement ouvert et réceptif si ce visiteur a des remarques à faire sur
l’observance communautaire. Tout comme Dieu peut révéler au plus jeune en
communauté ce qu’il convient, au cours d’un dialogue communautaire, de même il
est possible que le moine visiteur ait été envoyé par Dieu précisément pour
corriger l’abbé et la communauté qui le reçoit. C’est là pour tous une bonne
leçon d’humilité.
Benoît prévoit ensuite le cas où ce moine visiteur désire se fixer de
façon stable dans la communauté qui l’a accueilli comme hôte. La réponse à son
désir dépendra de la façon dont il s’est conduit durant son séjour. S’il s’est
montré exigeant ou même corrompu, non seulement on ne le recevra pas, mais on
l’invitera à partir. Par ailleurs, si sa conduite a été bonne, non seulement on
accédera à sa demande, s’il veut se fixer dans la communauté, mais on
l’invitera même à le faire. Ce n’est évidemment pas pour Benoît une question de
recrutement ou d’accroissement numérique de la communauté, car la dimension
d’une communauté ne semble pas avoir d’importance pour lui. Il a établi une école du service du Seigneur, c’est-à-dire
une communauté où l’on apprend ensemble, jour après jour, à servir le Seigneur.
(DOM
ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire
de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 11 novembre
2012)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire