18 avril

Que tout se fasse avec modération,
par égard pour les faibles.
(Règle de Saint Benoît 48,9)



La Règle de Saint Benoît…

RB 63,1-9 (Le rang à garder dans la communauté)

¹Les frères garderont dans le monastère la date que détermine leur entrée en religion, ou le mérite de leur vie et la décision de l'abbé. ²Celui-ci cependant ne troublera pas le troupeau qui lui est confié, et ne prendra aucune décision injuste comme s'il jouissait d'un pouvoir arbitraire. ³Il songera sans cesse au compte qu'il devra rendre à Dieu de toutes ses décisions et de tous ses actes. Ainsi donc, c'est selon le rang qu'il aura établi, ou celui que les frères tiennent à leur entrée, qu'ils iront au baiser de paix et à la communion, entonneront les psaumes et prendront place au chœur. Nulle part, il n'y aura avantage ou préjudice du simple fait de l'âge dans l'ordre à garder, puisque Samuel et Daniel, encore enfants, ont jugé les anciens. Donc, à l'exception de ceux que, comme nous l'avons dit, l'abbé aura promus pour des motifs supérieurs, ou qu'il aura fait déchoir pour des raisons fondées, tous les autres prendront rang à dater de leur entrée en religion : en sorte que, par exemple, celui qui sera arrivé au monastère à la seconde heure du jour, se reconnaîtra, quel que soit son âge ou sa dignité, le cadet de celui qui est arrivé à la première heure. Quant aux enfants, ils seront maintenus dans la Règle en tout et par tous.

… pour chaque jour

Je ferai sortir mes brebis des pays étrangers, je les rassemblerai et je les ramènerai chez elles, je les mènerai paître sur les montagnes d'Israël. Il appelle « montagnes d'Israël » les auteurs des saintes Écritures. C'est là qu'il faut paître, si vous voulez le faire en sécurité. Tout ce que vous apprenez là, savourez-le ; tout ce qui est en dehors, rejetez-le. Ne vous égarez pas dans le brouillard, écoutez la voix du berger. Rassemblez-vous sur les montagnes de la sainte Écriture. Vous trouverez là les délices de votre cœur ; là il n'y a rien de vénéneux, rien de dangereux ; ce sont de riches pâturages. Venez, mais vous seulement qui êtes des brebis bien portantes, pour aller paître sur les montagnes d’Israël.
Dans les rivières, dans les endroits les meilleurs. De ces montagnes que nous venons de montrer, ont découlé les rivières de la prédication évangélique, puisque sa parole a retenti jusqu'au bout du monde et que tous les endroits de la terre offrent aux brebis des pâturages agréables et abondants.
Je les ferai paître dans un bon pâturage, et sur les hauteurs d'Israël. Et leurs étables seront là, c'est-à-dire là où elles vont se reposer, où elles pourront dire : « C'est vrai, c'est évident, nous ne sommes pas dans l'erreur ». Elles se reposent dans la gloire de Dieu, comme dans ces étables. Là elles dormiront, c'est-à-dire : elles se reposeront, elles se reposeront dans les délices.
Elles brouteront dans de gras pâturages, sur les monts d'Israël. J'ai déjà parlé de ces montagnes d'Israël, ces bonnes montagnes, vers lesquelles nous levons les yeux, pour que le secours nous vienne de là. Mais notre secours vient du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre. Aussi, pour que notre espérance ne s'attache pas à ces bonnes montagnes, après avoir dit : Je ferai paître mes brebis sur les monts d'Israël, pour que tu ne demeures pas sur les montagnes, il ajoute aussitôt : C'est moi qui ferai paître mes brebis. Lève les yeux vers les montagnes, d'où te viendra le secours, mais écoute celui qui dit : Moi, je ferai paître. Car ton secours vient du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre.
Il conclut ainsi : Je les ferai paître avec justice. Tu vois qu'il est le seul à faire paître ainsi, le seul qui fasse paître avec justice. Quel est l'homme qui peut juger l'homme ? On fait partout des jugements téméraires. Celui dont nous désespérions se convertit tout à coup, et devient excellent. Celui dont nous attendions beaucoup tombe brusquement et devient très mauvais. Ni notre crainte n’est assurée, ni notre amour n’est assuré.
Ce qu'est aujourd'hui n'importe quel homme, cet homme-là lui-même ne le sait guère. Cependant il le sait un peu aujourd'hui. Ce qu'il sera demain, lui-même ne le sait pas. Donc, le bon pasteur fait paître avec justice, il distribue à chacun ce qui lui revient : ceci aux uns, cela aux autres, à chacun ce qui lui est dû, que ce soit ceci ou cela. Car il sait ce qu'il fait. Il fait paître avec justice, lui qui a racheté ceux qu'il a jugés. C'est donc bien lui qui fait paître avec justice. 

(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE [°354 – 〸430], Sermon sur les pasteurs)









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