27 mai
Ne
jamais perdre la charité.
(Règle
de Saint Benoît 4,26)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 7,5-9 (L'humilité)
⁵Si donc, mes frères, nous voulons atteindre au sommet de l'humilité
parfaite, et parvenir rapidement à cette hauteur céleste, à laquelle on monte
par l'humilité dans la vie présente, ⁶il nous faut monter et dresser par nos
actions cette échelle qui apparut en songe à Jacob. Il y voyait des anges
descendre et monter. ⁷Cette descente et cette montée assurément ne signifient
pas autre chose pour nous sinon que l'on descend par l'élèvement et que l'on
monte par l'humilité. ⁸L'échelle en question, c'est notre vie en ce monde, que
le Seigneur dresse vers le Ciel, si notre cœur s'humilie. ⁹Les côtés de cette
échelle figurent notre corps et notre âme; sur ces côtés, l'appel divin a
disposé divers degrés d'humilité et de perfection à gravir.
…
pour chaque jour
« Quelqu’un lutta avec Jacob jusqu’au lever du jour…, et Jacob lui
dit : ‘Je ne te lâcherai pas avant que tu m’aies béni’ » (Gn
32,25.27). Pour vous, mes frères, qui avez entrepris d’enlever le ciel d’assaut
et qui avez engagé la lutte avec l’ange chargé de garder l’accès de l’arbre de
vie (Gn 3,24), pour vous il est absolument nécessaire de lutter avec
constance et ténacité…, non seulement jusqu’à la paralysie de votre hanche…,
mais jusqu’à la mort de votre être charnel. Toutefois, votre ascèse ne pourra y
parvenir que si la puissance divine vous touche et vous en fait la grâce…
Ne te semble-t-il pas lutter avec l’ange ou plutôt avec Dieu lui-même,
lorsque, chaque jour, il se met en travers de tes désirs les plus
fougueux ?... Tu cries vers lui et il ne t’écoute pas. Tu veux t’approcher
de lui, et il te repousse. Tu décides quelque chose, et il fait arriver le
contraire. Ainsi, sur presque tous les plans, il te combat d’une main rude. Ô
bonté cachée, déguisée en dureté, avec quelle
tendresse, Seigneur, tu combats ceux pour qui tu combats ! Tu as
beau « le cacher dans ton cœur », « je sais bien que tu aimes
ceux qui t’aiment », et que « l’abondance de la bonté que tu tiens en
réserve pour ceux qui te craignent » est sans limites (Jb
10,13 ; Pr 8,17 ; Ps 30,20).
Alors, frère, ne désespère pas, agis courageusement, toi qui as
entrepris de lutter avec Dieu ! À vrai dire, il aime que tu lui fasses
violence, il désire que tu l’emportes sur lui. Même quand il est irrité et
qu’il étend le bras pour frapper, il cherche, comme il le dit lui-même, un
homme semblable à Moïse qui sache lui résister… Jérémie, lui, a bien tenté de
lui résister, mais il n’a pas pu retenir sa colère implacable, sa sentence
inflexible ; c’est pourquoi il a fondu en larmes en disant :
« Tu as été plus fort que moi, et tu l’as emporté » (Jr 20,7).
(LE BIENHEUREUX GUERRIC D’IGNY [° entre 1070 et 1080 – 〸1157], 2ième
Sermon sur saint Jean-Baptiste, trad. cf SC 202, et Sr Isabelle de la
Source, dans : Lire la Bible, t. 1, p. 108)
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