28 mai

Dire la vérité de cœur comme de bouche.
(Règle de Saint Benoît 4,28)



La Règle de Saint Benoît…

RB 7,10-18 (L'humilité)

¹⁰Voici donc le premier degré d'humilité: se remettant toujours devant les yeux la crainte de Dieu, il consiste à fuir toute négligence et à se rappeler sans cesse tout ce que Dieu a commandé. ¹¹On repassera constamment dans son esprit, d'une part, comment la géhenne brûle, pour leurs péchés, ceux qui méprisent Dieu, et comment, d'autre part, la vie éternelle récompense ceux qui le craignent. ¹²Se gardant, à toute heure, des péchés et des vices des pensées, de la langue, des mains et de la volonté propre, ainsi que des désirs de la chair, ¹³l'homme estimera que Dieu, du haut du ciel, le regarde à tout moment, qu'en tout lieu le regard de la divinité voit ses actes et que les anges les lui rapportent à tout moment. ¹⁴Le Prophète nous le révèle, lorsqu’il affirme que Dieu est toujours présent à nos pensées: « Dieu scrute les cœurs et les reins »; ¹⁵et de même: « Le Seigneur connaît les pensées des hommes », ¹⁶et encore: « Tu as compris de loin mes pensées », ¹⁷et: « La pensée de l'homme te sera découverte. » ¹⁸Aussi, pour être vigilant sur ses pensées perverses, le vrai moine répètera toujours dans son cœur: « Je serai sans tache devant lui, si je me tiens en garde contre mon iniquité. »

… pour chaque jour

ÊTRE HUMBLE : POURQUOI ?

Après bien d’autres et avec bien d’autres, saint Benoît a le grand mérite de lier indissolublement Dieu et cette manière d’être que nous appelons l’humilité. Dès l’abord, il établit entre eux un lien radical et indestructible. Ce qui conduit tout droit à nous obliger à comprendre en même temps et d’une même venue qui est Dieu et ce qu’est l’humilité. Se tromper sur celle-ci, ce sera se tromper sur Celui-là ; se tromper sur Celui-là fera qu’on se trompe immanquablement sur celle-ci.
Pareille conception de l’humilité interdit de se contenter de parler seulement de modestie, d’effacement, de vivre dans l’obscurité, de refuser les honneurs, etc… Toutes choses qui ne sont que la traduction concrète, extérieure, d’une proximité avec Dieu, avec ce qu’il est au plus profond de lui-même, avec ce qu’il a vécu et vit encore au quotidien, avec cette présence qui parvient à se dire sans assourdir, avec cette absence qui n’est jamais indifférence, avec cet amour qui reste lui-même tout en disparaissant dans l’autre.
Le premier degré d’humilité, c’est de vivre au plus près de Dieu, humble lui-même et vivant au plus près de l’homme. Cherche-t-il vraiment Dieu ? demande saint Benoît à propos de celui qui vient frapper à la porte du monastère. Cherche-t-il à être humble, comme Dieu l’est ? 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)









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