15 juillet

S’obéir à l’envie.
(Règle de Saint Benoît 72,6)



La Règle de Saint Benoît…

RB 36,1-10 (Les frères malades)

¹On prendra soin des malades avant tout et par-dessus tout. On les servira comme s'ils étaient le Christ en personne, ²puisqu’il a dit: « J'ai été malade et vous m'avez visité », ³et « ce que vous avez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait. » De leur côté, les malades considéreront que c'est en l'honneur de Dieu qu'on les sert. Aussi ils ne mécontenteront pas par des exigences superflues les frères qui les servent. Éventuellement, il faudrait cependant les supporter avec patience, parce qu'il en revient plus de mérite. L'abbé veillera donc avec un très grand soin à ce que les malades ne souffrent d'aucune négligence. On assignera aux frères malades un logis particulier et, pour leur service, un frère craignant Dieu, diligent et soigneux. On offrira aux malades l'usage des bains toutes les fois qu'il sera expédient; mais on l'accordera plus rarement aux bien-portants, principalement aux jeunes. On concédera également aux malades tout à fait débiles l'usage de la viande afin de réparer leurs forces; mais lorsqu'ils seront rétablis, ils s'en abstiendront tous, comme à l'ordinaire. ¹⁰L'abbé veillera donc avec un très grand soin à ce que les cellériers et les servants ne négligent point les malades; c'est lui-même, en effet, qui est responsable de tout manquement commis par ses disciples.



… pour chaque jour

Il faut prendre soin des malades. Chapitre à la fois clair et mystérieux. En premier lieu, ne rien négliger pour l’utilité et le service des malades. Ensuite, ce qui est mystérieux, c’est l’attitude que chacun doit prendre dans la maladie. La santé est un trésor que nous n’avons pas le droit de gaspiller. Il est bon de désirer la retrouver lorsqu’on l’a perdue et d’en prendre les moyens. Il est donc bien de demander en cas de besoin un soulagement ou un remède, et ne pas le faire peut être le fait de l’orgueil, d’un manque de simplicité. Et pourtant, santé et maladie font partie d’un contexte mystérieux : la vocation surnaturelle d’un chacun. Le but n’est pas de faire de la santé un absolu, de la préserver coûte que coûte, ou de prendre tous les moyens possibles pour la retrouver. Sans cela la vie ne serait d’ailleurs plus possible. Le royaume de Dieu n’est pas santé physique à tout prix, mais liberté spirituelle et joie dans la santé comme dans la maladie. Être détaché et libre en acceptant toutes les limitations que nous imposent la pauvreté, la vie commune, le devoir d’état. Là encore, l’esprit de foi, la docilité à l’Esprit-Saint, loin de nuire au bon sens, apportent la solution à ce dilemme apparent.

Écoute, 1962 

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 429)









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