17 juillet
Craindre
Dieu avec amour.
(Règle
de Saint Benoît 72,9)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 38,1-12 (Le lecteur de la semaine)
¹La lecture ne doit jamais manquer à la table des frères. Il ne faut
pas que, au hasard, quelqu'un s'empare du livre et fasse la lecture; mais un
lecteur désigné pour toute la semaine entrera en fonction le dimanche. ²Avant
de commencer sa semaine, après la Messe et la Communion, il demandera à toute
la communauté de prier pour lui afin que Dieu le préserve de l'esprit
d'orgueil. ³À cet effet, tous diront trois fois dans l'oratoire ce verset
après lui: « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta
louange. » ⁴Et ayant ainsi reçu la bénédiction, il entrera en fonction. ⁵On gardera un silence parfait à table en sorte qu'on n'y entende aucun
chuchotement ni parole, mais seulement la voix du lecteur. ⁶Quant aux choses
nécessaires pour la nourriture et la boisson, les frères se les serviront
mutuellement de façon que personne n'ait besoin de rien demander. ⁷Si
toutefois il leur manque quelque chose, ils le demanderont plutôt par quelque
signe que par la parole. ⁸Que personne n'ait la hardiesse de faire à ce moment
des questions sur la lecture ou sur quelque autre sujet, pour ne donner aucun
prétexte à la dissipation. ⁹Toutefois le supérieur pourra dire quelques mots
pour l'édification, s'il le juge à propos. ¹⁰Le lecteur de semaine prendra le
"mixte". ¹¹La lecture finie, il prendra son repas avec les
semainiers et les serviteurs de la cuisine. ¹²Au reste, les frères ne liront
et ne chanteront point chacun à son tour, mais ceux-là seulement qui édifient
les auditeurs.
…
pour chaque jour
Ma bouche annoncera ta louange. Dans ce chapitre, nous trouvons la même tonalité que précédemment
lorsqu’il s’agissait de l’office divin. Même attitude d’humilité, de respect en
présence de Dieu, de totale dépendance de sa grâce. Cette ambiance liturgique
est-elle devenue anachronique ? Ou devons-nous, au contraire, dans le
renouvellement actuel, demeurer fidèle à la maintenir, à la traduire dans nos
façons de faire actuelles ? La réponse ne fait pas de doute. Cette continuité
entre la prière – l’office divin ou la prière personnelle – et le repas est une
richesse de notre tradition monastique que nous ne devons pas perdre. Elle nous
rappelle une réalité fondamentale de notre vie de fils de Dieu. Il ne saurait
exister de cloisonnement dans nos existences. La prière, le repas, ces deux
activités qui semblent tellement distinctes, s’appellent mutuellement et ne
forment finalement qu’une seule et même chose. Nous
refaisons nos forces afin de glorifier Dieu par toute notre vie. C’est
un même pain que nous mangeons ici et là, ce même pain devenu dans la liturgie
eucharistique le propre Corps du Seigneur. Ici et là, nous nous nourrissons de
la Parole de Dieu, parole qu’il nous est facile de discerner à travers les
lectures variées, si toutefois nous l’avons entendue et méditée dans la
liturgie et la prière personnelle.
Écoute, 1965
(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel
est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle
de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire,
Saint-Léger Éditions, 2023, p. 439-440)
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