6 juillet
Se prévenir d’honneur les uns les
autres.
(Règle de Saint Benoît 63,17)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 29,1-3 (Si l'on doit recevoir de nouveaux les frères qui ont quitté le
monastère)
¹Un frère, sorti du monastère par sa propre faute, désire-t-il y
rentrer, il devra promettre d'abord un total amendement du vice qui a causé son
départ. ²On le recevra alors au dernier rang pour éprouver son humilité. ³S'il sort de nouveau, on le reprendra ainsi jusqu'à trois fois. Après quoi, il
saura désormais que toute voie de retour lui est fermée.
… pour chaque jour
ACCEPTER LES DÉTOURS ?
Le fait que ce chapitre soit inséré dans le code pénitentiel le dit
d’emblée : le frère fait toujours partie de la communauté. Et si, dans les
autres chapitres, saint Benoît n’hésite pas à recourir aux peines corporelles
ou à d’autres sanctions comme l’excommunication, il n’y a ici aucune peine
requise, si ce n’est, après un amendement total, occuper le dernier rang.
Est-ce d’ailleurs une peine ? ou la mise en pratique concrète du septième degré
d’humilité ? ou encore le traitement réservé au dernier entré dans le monastère
?
Clémence, compassion ? Les deux, certainement. Saint Benoît ne craint
pas pour sa communauté : le frère qui est sorti n’est pas un perturbateur, ni
un violent ; il a agi par orgueil, par découragement, par inconstance. Il n’a
pas laissé au Christ le temps d’agir, de faire mourir le vieil homme et de le
faire renaître. Il a manqué de patience, de persévérance.
Le frère ainsi sorti ne représente pas un danger pour la communauté, il
pourra par trois fois hésiter et revenir. A l’image du Christ qui, par trois
fois, a interrogé Pierre sur son amour et lui a laissé sa confiance, saint
Benoît va donner au frère la possibilité de remplir sa promesse. Il souhaite le
repentir, mais ne pose plus la question : « cherche-t-il vraiment Dieu ? ». La
réponse a déjà été affirmative ! Il suffira que le frère demande humblement
pardon ; que, dans cette école de charité, il se souvienne des paroles qui lui
ont été dites : « garde-toi bien, sous l'effet d'une crainte subite, de quitter
la voie du salut, sachant qu’on ne peut s’y engager que par la porte
étroite » (Prologue 48).
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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