7 août
Dire
la vérité de cœur comme de bouche.
(Règle de Saint Benoît
4,28)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 55,1-14 (Les vêtements et les chaussures des frères)
¹Pour les habits à donner aux frères, on aura égard aux conditions et
au climat des lieux qu'ils habitent. ²Il leur en faut davantage dans les
régions froides et moins dans les pays chauds. ³C'est à l'abbé d'apprécier
cette différence. ⁴Nous estimons toutefois que, dans les endroits tempérés,
une coule et une tunique suffisent pour chaque moine: ⁵coule velue en hiver,
en été légère et usagée; avec cela, ⁶un scapulaire pour le travail; pour
couvrir les pieds, des bas et des souliers. ⁷Les moines ne se mettront pas en
peine de la couleur ou de la grossièreté de ces divers objets. Ils se
contenteront de ce qu'on pourra trouver au pays qu'ils habitent ou se procurer
à meilleur marché. ⁸Quant à la mesure des habits, l'abbé veillera à ce qu'ils
ne soient pas trop courts mais à la taille de chacun. ⁹Lorsqu'on en recevra de
neufs, on rendra toujours et immédiatement les vieux qui seront déposés au
vestiaire pour les pauvres. ¹⁰Il suffit, en effet, à un moine d'avoir deux
tuniques et deux coules pour en changer la nuit, et pour pouvoir les laver. ¹¹Tout ce qu'on pourrait avoir en plus est superflu et doit être retranché. ¹²Les frères rendront également les vieilles chaussures et tout ce qui est usé,
lorsqu’ils recevront du neuf. ¹³Ceux qui sont en voyage recevront du vestiaire
des caleçons; à leur retour, ils les restitueront, après les avoir lavés. ¹⁴Les coules et tuniques seront un peu meilleures que celles qu'ils portent
d'habitude. Reçues du vestiaire au départ, elles y seront remises à la rentrée.
…
pour chaque jour
Les chrétiens ne se distinguent des autres
hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes. Car ils
n'habitent pas de villes qui leur soient propres ; ils n'emploient pas quelque
dialecte extraordinaire, leur genre de vie n'a rien de singulier. Leur doctrine
n'a pas été découverte par l'imagination ou par les rêveries d'esprits inquiets
; ils ne se font pas, comme tant d’autres, les champions d’une doctrine
d’origine humaine.
Ils habitent les cités grecques et les cités
barbares suivant le destin de chacun ; ils se
conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et le reste de l'existence,
tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur
manière de vivre. Ils résident
chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils
s'acquittent de tous leurs devoirs de citoyens, et supportent toutes les
charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et
toute patrie leur est une terre étrangère. Ils se marient comme tout le monde,
ils ont des enfants, mais ils n'abandonnent pas leurs nouveau-nés. Ils prennent
place à une table commune, mais qui n'est pas une table ordinaire.
Ils sont dans la chair, mais ils ne vivent
pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens
du ciel. Ils obéissent aux lois établies, et leur manière de vivre est plus
parfaite que les lois. Ils aiment tout le monde, et tout le monde les
persécute. On ne les connaît pas, mais on les condamne ; on les tue et c'est
ainsi qu'ils trouvent la vie. Ils sont pauvres et font beaucoup de riches. Ils
manquent de tout et ils ont tout en abondance. On les méprise et, dans ce
mépris, ils trouvent leur gloire. On les calomnie, et ils y trouvent leur
justification. On les insulte, et ils bénissent. On les outrage, et ils
honorent. Alors qu'ils font le bien, on les punit comme des malfaiteurs. Tandis
qu'on les châtie, ils se réjouissent comme s'ils naissaient à la vie. Les Juifs
leur font la guerre comme à des étrangers, et les Grecs les persécutent ; ceux
qui les détestent ne peuvent pas dire la cause de leur hostilité.
En un mot, ce que l'âme est dans le corps,
les chrétiens le sont dans le monde. L'âme est répandue dans tous les membres
du corps comme les chrétiens dans les cités du monde. L'âme habite dans le
corps, et pourtant elle n'appartient pas au corps, comme les chrétiens habitent
dans le monde, mais n'appartiennent pas au monde. L'âme invisible est retenue
prisonnière dans le corps visible; ainsi les chrétiens : on les voit vivre dans
le monde, mais le culte qu'ils rendent à Dieu demeure invisible. La chair déteste
l'âme et lui fait la guerre, sans que celle-ci lui ait fait de tort, mais parce
qu'elle l'empêche de jouir des plaisirs ; de même le monde déteste les
chrétiens, sans que ceux-ci lui aient fait de tort, mais parce qu'ils
s'opposent à ses plaisirs.
L'âme aime cette chair qui la déteste, ainsi
que ses membres, comme les chrétiens aiment ceux qui les détestent. L'âme est
enfermée dans le corps, mais c'est elle qui maintient le corps ; et les
chrétiens sont comme détenus dans la prison du monde, mais c'est eux qui
maintiennent le monde. L'âme immortelle campe dans une tente mortelle : ainsi
les chrétiens campent-ils dans le monde corruptible, en attendant
l'incorruptibilité du ciel. L'âme devient meilleure en se mortifiant par la
faim et la soif ; et les chrétiens, persécutés, se multiplient de jour en jour.
Le poste que Dieu leur a fixé est si beau qu'il ne leur est pas permis de le
déserter.
(Lettre à Diognète [2ième
siècle])
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