9 août
Mettre
en Dieu son espérance.
(Règle
de Saint Benoît 4,41)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 56,1-3 (La table de l'abbé)
¹L'abbé prendra toujours ses repas avec les hôtes et les pèlerins. ²Quand les hôtes seront moins nombreux, il pourra appeler à sa table ceux des frères
qu'il voudra. ³Toutefois il laissera toujours avec les frères un ou deux
anciens pour le bon ordre de la discipline.
…
pour chaque jour
Dans la Règle, comme dans la Bible, les repas ont quelque chose de
sacré. Manger avec quelqu’un est une forme de communion. Et comme la vie
monastique selon Benoît est nettement cénobitique, les repas y prennent une
grande importance, y compris ceux avec les visiteurs. Même si ce petit chapitre
ne comporte pas de citations bibliques explicites, l’arrière-fond biblique est
présent. On pense tout d’abord au repas d’Abraham avec ses trois visiteurs (Gen
18,5). Ce récit de la Genèse sera une inspiration pour plusieurs autres textes
bibliques ; mais dans la spiritualité des psaumes, c’est Dieu qui
accueille à sa table (p.ex. Ps 22,5 : Tu prépares la table pour
moi devant mes ennemis). De même chez les prophètes (p.ex. Isaïe
25,6 : Le Seigneur, le tout-puissant, va donner sur cette montagne un
festin pour tous les peuples). Dans le Nouveau Testament, il y a de même
d’une part l’hospitalité que Marthe donne à Jésus dans sa maison (Luc
10,38), puis le repas que Jésus donne à ses disciples avant sa Passion. Après
sa Résurrection il y a le repas d’Emmaüs, qui a inspiré de grands peintres
(comme d’ailleurs l’hospitalité donnée par Abraham à ses trois visiteurs) puis
le repas au poisson sur le bord du Lac. Et enfin toutes les allusions au grand
banquet eschatologique où seront conviées toutes les nations.
(…)
Le principe spirituel de base ici est que les
« hôtes et les pèlerins » doivent être reçus comme le Christ, qui
dira : « J’étais hôte et vous m’avez reçu ». Il ne s’agit
pas du tout dans la pensée de Benoît que l’abbé ait une table plus digne que
les autres, ni qu’il ait une table spéciale où il recevra les visiteurs de
marque (comme c’est souvent le cas de nos jours), mais qu’il y ait une table
spéciale où sont reçus les pèlerins en qui il faut voir le Christ qui nous
visite.
(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît,
Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 8 juillet 2012)
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