18 octobre
Ne
point rendre le mal pour le mal.
(Règle de Saint Benoît 4,29)
(Règle de Saint Benoît 4,29)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
14,1-2 (Comment on célèbre
les vigiles aux fêtes des saints)
¹Aux fêtes des Saints et à toutes les solennités, on fera l'office de
nuit comme le dimanche, ²sauf qu'on dira les psaumes, antiennes et leçons
propres au jour même (de la fête). Pour la quantité, on gardera la mesure
prescrite ci-dessus.
…
pour chaque jour
La plénitude de l'amour dont nous devons nous
chérir mutuellement, frères très chers, le Seigneur l'a définie lorsqu'il a dit
: Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
Il en découle ce que le même évangéliste saint Jean dit dans sa lettre : De
même que le Christ a donné sa vie pour nous, de même devons-nous donner
notre vie pour nos frères. Oui, nous devons nous aimer mutuellement
comme il nous a aimés, lui qui a donné sa vie pour nous.
C'est bien ce qu'on lit dans les Proverbes de Salomon : Si tu t'assieds à la table d'un grand, regarde bien les mets qui te sont servis, et prépare-toi à l'action, car tu sais que tu dois lui en offrir autant. Quelle est cette table d'un grand, sinon celle où l'on consomme le corps et le sang de celui qui a donné sa vie pour nous ? Qu'est-ce que s'y asseoir, sinon y prendre place humblement ? Qu'est-ce que bien regarder les mets qui te sont servis, sinon prendre conscience d'une si grande grâce ? Qu'est-ce que te préparer à l'action parce que tu dois lui en offrir autant, sinon ce que j'ai déjà dit : que nous devons donner notre vie pour nos frères comme le Christ a donné sa vie pour nous ? Comme le dit en effet l'Apôtre Pierre : Le Christ a souffert pour nous et nous a laissé son exemple afin que nous suivions ses traces : c'est cela, lui en offrir autant. C'est ce que les martyrs ont fait avec un ardent amour. Si nos célébrations sur leurs tombeaux ont un sens, si nous prenons place à la table du Seigneur, pour le banquet où ils se sont eux-mêmes rassasiés, il faut que, comme eux, nous sachions en offrir autant.
C'est pourquoi nous faisons mémoire des
martyrs, en prenant place à cette
table, non pas afin de prier pour eux, comme pour les autres défunts qui
reposent dans la paix : c'est bien plutôt afin qu'ils prient pour nous, et que
nous suivions leurs traces. Car ils ont accompli cet amour dont le Seigneur a
dit qu'il ne peut en être de plus grand. Ils ont offert à leurs frères cela même
qu’ils ont reçu à la table du Seigneur.
Ceci ne signifie pas que nous puissions
égaler le Christ Seigneur, si nous témoignons pour lui jusqu'à verser notre
sang. Il avait le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre ; mais nous, nous
ne vivons pas autant que nous voulons, et nous mourons même si nous ne le
voulons pas. Lorsqu'il est mort, il a aussitôt anéanti la mort, et nous, nous
sommes délivrés de la mort dans sa mort. Sa chair n'a pas connu la corruption ;
notre chair, après la corruption, à la fin du monde, sera revêtue par lui
d'incorruptibilité. Lui n'avait pas besoin de nous sauver, tandis que sans
lui nous ne pouvons rien faire : il s'est montré comme la vigne dont
nous sommes les sarments et nous ne pouvons avoir la vie en dehors de lui.
Enfin, si des frères meurent pour leurs frères, néanmoins le sang d'aucun martyr n'est versé pour le pardon des péchés commis par ses frères, ce que le Seigneur a fait pour nous. En cela, il ne nous a pas chargés de l'imiter, mais de lui rendre grâce. Lorsque les martyrs ont versé leur sang pour leurs frères, ils en ont donc offert autant que ce qu'ils avaient reçu à la table du Seigneur. Aimons-nous donc les uns les autres, ainsi que le Christ nous a aimés et s'est livré pour nous.
C'est bien ce qu'on lit dans les Proverbes de Salomon : Si tu t'assieds à la table d'un grand, regarde bien les mets qui te sont servis, et prépare-toi à l'action, car tu sais que tu dois lui en offrir autant. Quelle est cette table d'un grand, sinon celle où l'on consomme le corps et le sang de celui qui a donné sa vie pour nous ? Qu'est-ce que s'y asseoir, sinon y prendre place humblement ? Qu'est-ce que bien regarder les mets qui te sont servis, sinon prendre conscience d'une si grande grâce ? Qu'est-ce que te préparer à l'action parce que tu dois lui en offrir autant, sinon ce que j'ai déjà dit : que nous devons donner notre vie pour nos frères comme le Christ a donné sa vie pour nous ? Comme le dit en effet l'Apôtre Pierre : Le Christ a souffert pour nous et nous a laissé son exemple afin que nous suivions ses traces : c'est cela, lui en offrir autant. C'est ce que les martyrs ont fait avec un ardent amour. Si nos célébrations sur leurs tombeaux ont un sens, si nous prenons place à la table du Seigneur, pour le banquet où ils se sont eux-mêmes rassasiés, il faut que, comme eux, nous sachions en offrir autant.
Enfin, si des frères meurent pour leurs frères, néanmoins le sang d'aucun martyr n'est versé pour le pardon des péchés commis par ses frères, ce que le Seigneur a fait pour nous. En cela, il ne nous a pas chargés de l'imiter, mais de lui rendre grâce. Lorsque les martyrs ont versé leur sang pour leurs frères, ils en ont donc offert autant que ce qu'ils avaient reçu à la table du Seigneur. Aimons-nous donc les uns les autres, ainsi que le Christ nous a aimés et s'est livré pour nous.
(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE [°354 – 〸430], Commentaire sur l’Évangile de Jean)
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