10 novembre
On
donnera des aides à ceux qui sont faibles,
afin qu’ils s’acquittent de leur tâche sans tristesse.
(Règle de Saint Benoît 35,3)
afin qu’ils s’acquittent de leur tâche sans tristesse.
(Règle de Saint Benoît 35,3)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 33,1-8 (Si les moines doivent avoir quelque chose en propre)
¹Avant tout, il faut retrancher du monastère jusqu'à la racine ce vice
de la propriété. ²Que personne n'ait donc la témérité de rien donner ou
recevoir sans l'autorisation de l'abbé ; ³ni de rien posséder en propre, quoi
que ce puisse être, ni livres, ni tablettes, ni stylet pour écrire, en un mot
absolument rien, ⁴puisqu'il n'est même plus licite aux moines d'avoir à leur
disposition ni leur corps ni leurs volontés. ⁵Ils doivent espérer et attendre
du père du monastère tout ce qui leur est nécessaire. Et personne ne pourra
avoir quelque chose que l'abbé n'ait donné ou permis. ⁶Que tout soit commun à
tous, ainsi qu'il est écrit. Que personne ne dise que quelque chose lui
appartient, ni n'ait la témérité de se l'approprier. ⁷Si quelqu'un se
complaisait en ce vice détestable, on l'admonesterait une et deux fois ; ⁸s'il
ne s'amendait pas, on le corrigerait.
…
pour chaque jour
PAS DE PROPRIÉTAIRE
Ceci est à moi, ceci n’est pas à toi. Ceci
n’est pas à moi, ceci est à toi. Assigner ainsi des limites établit un
périmètre. Cela devrait faire cesser les contestations entre voisins. Cela
désigne le propriétaire, qu’il s’agisse d’un terrain, d’un livre, d’une
tablette, d’un stylet ou de quoi que ce soit.
Ceci est à moi, ceci n’est pas à toi. La relation ainsi créée est une relation de droit. Celui que j’exerce ou n’exerce pas, celui que l’autre exerce ou n’exerce pas. En demandant d’éradiquer à tout prix le vice de la propriété, saint Benoît refuse que les relations entre frères se contentent d’être des relations de droit. Non pas qu’il ignore le respect dû à chacun – il en fait d’ailleurs un devoir à l’abbé – mais il n’entend pas que le seul droit fasse le fondement des relations entre frères.
Ceci est à moi, ceci est également à toi. Seule la charité peut parler ainsi, sans que s’élèvent les querelles de voisinage. La vie cénobitique n’est pas un contrat passé entre frères, dont les parts se trouvent exactement découpées. La réduire à une propriété, fût-elle partagée, c’est la vicier à la base.
N’est-ce pas le modèle que le Christ a laissé ? « Tout ce qui est à toi est à moi, tout ce qui est à moi est à toi » (Jean 17,10).
Ceci est à moi, ceci n’est pas à toi. La relation ainsi créée est une relation de droit. Celui que j’exerce ou n’exerce pas, celui que l’autre exerce ou n’exerce pas. En demandant d’éradiquer à tout prix le vice de la propriété, saint Benoît refuse que les relations entre frères se contentent d’être des relations de droit. Non pas qu’il ignore le respect dû à chacun – il en fait d’ailleurs un devoir à l’abbé – mais il n’entend pas que le seul droit fasse le fondement des relations entre frères.
Ceci est à moi, ceci est également à toi. Seule la charité peut parler ainsi, sans que s’élèvent les querelles de voisinage. La vie cénobitique n’est pas un contrat passé entre frères, dont les parts se trouvent exactement découpées. La réduire à une propriété, fût-elle partagée, c’est la vicier à la base.
N’est-ce pas le modèle que le Christ a laissé ? « Tout ce qui est à toi est à moi, tout ce qui est à moi est à toi » (Jean 17,10).
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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