15 novembre

Les frères doivent consacrer
certaines heures au travail des mains
et d’autres à la lecture des choses divines.
(Règle de Saint Benoît 48,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 37,1-3 (Les vieillards et les enfants)

¹Bien que la nature nous porte assez par elle-même à avoir compassion des vieillards et des enfants, il est bon de pourvoir encore à leurs besoins par l'autorité de la Règle. ²On aura donc toujours égard à leur faiblesse, on ne les astreindra pas à la rigueur de la Règle en ce qui touche l'alimentation. ³Mais on usera envers eux d'une tendre condescendance et ils devanceront les heures régulières des repas.



… pour chaque jour

LES VIEILLARDS ET LES ENFANTS

L’enfance ne se lit pas seulement sur la peau vierge et le visage lisse, pas plus que le vieillard ne se reconnaît aux rides et à la peau parcheminée. Quelle serait alors cette faiblesse qui est de nature à attendrir la nature elle-même ?
L’enfance a devant elle de nombreux possibles, elle a plusieurs temps devant elle. Non pas plusieurs dans la longueur ou dans la durée, mais plusieurs dans la nature de ces temps, une nature encore indéterminée. L’enfance a devant elle plusieurs espaces à remplir, à enrichir. Le vieillard est au contraire tout entier ou en grande partie devenu mémoire, il est déterminé et risque de l’être trop, fixé dans son achèvement.
A tout âge, à tout moment, les deux peuvent se partager le cœur du moine. A tout âge, à tout moment, le moine peut se trouver devant un espace de sa vie qu’il n’a pas encore laissé s’enrichir dans la recherche de Dieu. Il peut aussi se sentir trop arrêté dans cette même recherche, trop déterminé, plus assez libre et malléable.
Il est urgent de faire se rencontrer le vieillard et l’enfant. Il est urgent de nourrir l’indétermination de l’enfant et de rendre fertiles les racines de la mémoire du vieillard. Les nombreux possibles de l’enfant ont besoin de sens et de signification ; et tout autant les déterminations arrêtées du vieillard.
On anticipera pour eux les heures régulières des repas. On leur donnera de pouvoir se nourrir en temps voulu. On n’imposera ni à l’un ni à l’autre un retard qui se révélerait nocif. Ce serait insensé, au sens le plus chargé de ce mot : n’ayant pas reçu à temps le sens auquel il avait droit.
 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)









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