16 novembre

C’est alors qu’ils seront vraiment moines,
lorsqu’ils vivront du travail de leurs mains…
(Règle de Saint Benoît 48,8)



La Règle de Saint Benoît…

RB 38,1-12 (Le lecteur de la semaine)

¹La lecture ne doit jamais manquer à la table des frères. Il ne faut pas que, au hasard, quelqu'un s'empare du livre et fasse la lecture; mais un lecteur désigné pour toute la semaine entrera en fonction le dimanche. ²Avant de commencer sa semaine, après la Messe et la Communion, il demandera à toute la communauté de prier pour lui afin que Dieu le préserve de l'esprit d'orgueil. ³À cet effet, tous diront trois fois dans l'oratoire ce verset après lui: « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange. » Et ayant ainsi reçu la bénédiction, il entrera en fonction. On gardera un silence parfait à table en sorte qu'on n'y entende aucun chuchotement ni parole, mais seulement la voix du lecteur. Quant aux choses nécessaires pour la nourriture et la boisson, les frères se les serviront mutuellement de façon que personne n'ait besoin de rien demander. Si toutefois il leur manque quelque chose, ils le demanderont plutôt par quelque signe que par la parole. Que personne n'ait la hardiesse de faire à ce moment des questions sur la lecture ou sur quelque autre sujet, pour ne donner aucun prétexte à la dissipation. Toutefois le supérieur pourra dire quelques mots pour l'édification, s'il le juge à propos. ¹⁰Le lecteur de semaine prendra le "mixte". ¹¹La lecture finie, il prendra son repas avec les semainiers et les serviteurs de la cuisine. ¹²Au reste, les frères ne liront et ne chanteront point chacun à son tour, mais ceux-là seulement qui édifient les auditeurs.



… pour chaque jour

Du lecteur hebdomadier. Beau chapitre, parce qu’on voit là la présence de Dieu, qui donne le ton à notre assemblée communautaire du réfectoire. La lecture rend plus sensible la présence de Dieu, car c’est toujours de Lui qu’il s’agit : toutes les lectures doivent nous ramener à Dieu. Rien n’est profane, si l’on va au fond des choses. La parole entendue permet de ne pas s’appesantir sur la nourriture terrestre et de lui donner son sens de réfection pour la vie éternelle.
Le « Tu autem Domine miserere nobis » que chante le lecteur à la fin du repas est encore un rappel. C’est en notre nom à tous qu’est adressée à Dieu cette demande de pardon qui est en même temps un merci. Mais c’est d’abord pour le lecteur lui-même l’acte d’humilité du serviteur qui proclame ainsi n’avoir été que l’instrument du Seigneur pour édifier les frères et se purifier de ce qui a pu se glisser de vanité dans l’accomplissement de sa tâche.

Écoute, 1962

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 437)









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