4 janvier
Se
réconcilier avant le coucher de soleil,
avec qui on est en discorde.
(Règle de Saint Benoît 4,73)
avec qui on est en discorde.
(Règle de Saint Benoît 4,73)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
Prologue 21-32
²¹Ceignons donc nos reins de la foi et de la pratique des bonnes
œuvres; sous la conduite de l'Evangile, avançons dans ses chemins, afin de
mériter de voir Celui qui nous a appelés dans son royaume. ²²Si nous voulons
habiter dans la demeure de ce royaume, sachons qu'on n'y parvient que si l'on y
court par les bonnes actions. ²³Mais interrogeons le Seigneur en lui disant
avec le prophète: « Seigneur, qui habitera dans ta demeure? Qui reposera
sur ta montagne sainte? » ²⁴Après cette demande, mes frères, écoutons la
réponse du Seigneur; il nous montre la route de cette demeure en disant: ²⁵« C'est celui qui marche sans tache et accomplit la justice; ²⁶celui qui
dit la vérité du fond de son cœur, qui n'a pas prononcé de parole trompeuse, ²⁷qui n'a pas fait de tort à son prochain, qui n'a pas accueilli des discours
injurieux contre lui. » ²⁸C'est celui qui rejette loin des regards de son
cœur l'esprit malin qui le tente, et les suggestions qu'il lui souffle, les
réduit à rien, saisit les premiers rejetons de la pensée diabolique et les
brise contre le Christ. ²⁹Ce sont ceux qui, craignant le Seigneur, ne s'enorgueillissent
pas de leur bonne observance, mais qui, reconnaissant que le bien qui se trouve
en eux ne peut venir d'eux-mêmes mais du Seigneur, ³⁰glorifient le Seigneur
qui agit en eux, et lui disent avec le prophète: « Non pas à nous, Seigneur,
non pas à nous, mais à ton nom donne la gloire. » ³¹De même l'apôtre Paul
ne s'est rien attribué du succès de sa prédication, mais dit: « C'est par
la grâce de Dieu que je suis ce que je suis », ³²et encore: « Que
celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. »
…
pour chaque jour
MOINE SOUS TENTE ?
Lorsque, dans le Prologue de sa règle, saint
Benoît évoque le lieu que le moine cherche à gagner durant toute sa vie, pour y
habiter, il utilise le mot latin tabernaculum, dont la traduction
littérale est tente (rendu ici par demeure). Voici donc le lieu
de la stabilité définitive évoqué par la plus souple des façons d’habiter, la
plus mobile, la plus transportable, la plus déplaçable. La chose mérite
réflexion de la part du moine.
La tente se pose à même le sol, elle embrasse l’ « humus ». Tout naturellement, elle est une école d’humilité ; elle rappelle à l’homme ce qui est inscrit dans le nom même qui le désigne : humus, homme, humanité. Le dit-on assez ? Sous la tente où il habitera dans le royaume, le moine doit encore et toujours être humble devant Celui qui l’est au plus profond de lui-même, rempli de cette humilité qui lui fait ouvrir les richesses de son cœur à qui veut bien les recevoir.
Dans son modèle le plus réduit en tout cas, la tente induit l’intimité, le vivre ensemble, le partage de tout. Intimité avec Dieu : c’est bien ce que le moine recherche, ce pour quoi il vient au monastère, ce qui le motive en toutes choses, ce pour quoi il cherche à passer le seuil de la tente où réside le Seigneur : « Seigneur, qui habitera sous ta tente ? »
Souple, mobile, déplaçable, la tente se montre encore la plus sensible au monde qui l’entoure. Membrane vivante, elle vibre au moindre vent qui la caresse, elle tremble avec la terre, elle en épouse les fragilités, les dangers, les grandeurs aussi. Dans le silence profond de la nuit, elle voisine avec la beauté des étoiles ; au bord de la mer, elle capte le langage des vagues ; au sommet des montagnes, elle fait comme toucher du doigt les vastes paysages. Elle habite l’univers entier.
« Le Verbe s’est fait chair et il a planté sa tente parmi nous. »
La tente se pose à même le sol, elle embrasse l’ « humus ». Tout naturellement, elle est une école d’humilité ; elle rappelle à l’homme ce qui est inscrit dans le nom même qui le désigne : humus, homme, humanité. Le dit-on assez ? Sous la tente où il habitera dans le royaume, le moine doit encore et toujours être humble devant Celui qui l’est au plus profond de lui-même, rempli de cette humilité qui lui fait ouvrir les richesses de son cœur à qui veut bien les recevoir.
Dans son modèle le plus réduit en tout cas, la tente induit l’intimité, le vivre ensemble, le partage de tout. Intimité avec Dieu : c’est bien ce que le moine recherche, ce pour quoi il vient au monastère, ce qui le motive en toutes choses, ce pour quoi il cherche à passer le seuil de la tente où réside le Seigneur : « Seigneur, qui habitera sous ta tente ? »
Souple, mobile, déplaçable, la tente se montre encore la plus sensible au monde qui l’entoure. Membrane vivante, elle vibre au moindre vent qui la caresse, elle tremble avec la terre, elle en épouse les fragilités, les dangers, les grandeurs aussi. Dans le silence profond de la nuit, elle voisine avec la beauté des étoiles ; au bord de la mer, elle capte le langage des vagues ; au sommet des montagnes, elle fait comme toucher du doigt les vastes paysages. Elle habite l’univers entier.
« Le Verbe s’est fait chair et il a planté sa tente parmi nous. »
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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