28 mars
Que
tout soit commun à tous…
(Règle de Saint Benoît 33,6)
(Règle de Saint Benoît 33,6)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
48,1-9 (Le travail manuel de
chaque jour)
¹L'oisiveté est ennemie de l'âme. Les frères doivent donc consacrer
certaines heures au travail des mains et d'autres à la lecture des choses
divines. ²C'est pourquoi nous croyons pouvoir régler l'une et l'autre de ces
occupations de la manière suivante : ³de Pâques au 13 septembre, les frères
sortiront dès le matin pour s'employer aux travaux nécessaires, depuis la
première heure du jour jusqu'à la quatrième environ ; ⁴depuis la quatrième
jusqu'à la sixième, ils s'adonneront à la lecture. ⁵Après la sixième heure,
leur dîner fini, ils se reposeront sur leur lit dans un parfait silence. Si
quelqu'un veut lire, il pourra le faire tout bas de façon à n'incommoder
personne. ⁶On dira None plus tôt qu'à l'ordinaire, environ à la huitième heure
et demie. Après quoi, ils se mettront de nouveau à l'ouvrage jusqu'aux Vêpres. ⁷Si les frères se trouvent obligés, par la nécessité ou la pauvreté, à
travailler eux-mêmes aux récoltes, ils ne s'en affligeront point ; ⁸c'est
alors qu'ils seront vraiment moines, lorsqu'ils vivront du travail de leurs
mains, à l'exemple de nos pères et des Apôtres. ⁹Que tout néanmoins se fasse
avec modération, par égard pour les faibles.
…
pour chaque jour
Certains moines qu’on appelle euchites, se rendirent un jour chez abba
Lucius à l’Énaton. Le vieillard leur demanda : « Quel est votre
travail manuel ? » Ils dirent : « Nous, nous ne touchons
pas à un travail manuel ; mais comme le dit l’Apôtre, nous prions sans
cesse ». Le vieillard dit : « Vous ne mangez donc
pas ? » - « Si » répondirent-ils. Alors il leur dit :
« Pendant que vous mangez, qui donc prie à votre place ? ». Il
leur dit encore : « Ne dormez-vous pas ? » - « Mais
si ! » dirent-ils. Le vieillard dit : « Alors quand vous
dormez, qui donc prie à votre place ? ». Et ils ne trouvèrent rien à
lui répondre. Alors il leur dit : « Excusez-moi, mais vous ne faites
pas comme vous dites. Moi, je vais vous montrer que, tout en faisant mon travail manuel, je prie sans cesse. Je
m’assois avec Dieu, mouillant mes petits rameaux de palmier et tressant la
corde en disant : ‘Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta grande pitié, et
selon la multitude de tes miséricordes, efface mon iniquité’ ». Et alors
il leur demanda : « N’est-ce pas là une prière ? » - « Si », répondirent-ils. Puis il
leur dit : « Quand donc je reste toute une journée à travailler et à
prier, je gagne plus ou moins seize deniers, j’en dépose deux à la porte et je
me nourris avec le reste. Et celui qui prend les deux deniers prie à ma place
pendant que je mange ou que je dors et ainsi, par la grâce de Dieu, j’accomplis
le précepte de prier sans cesse ».
(APOPHTEGMES – [IVème – Vème siècle], Lucius 1,
dans : SAGESSE DU DÉSERT – 365 textes des Pères du désert
rassemblés par le Père Benoît Standaert osb, Éditions de Solesmes, 2005, p.
241-242)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire