30
novembre
L’abbé témoignera à tous une
égale charité…
(Règle de Saint Benoît 2,22)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
49,1-10 (L'observance du
Carême)
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¹La vie d'un moine devrait être, en tout temps, aussi observante que
durant le Carême. ²Mais, comme il en est peu qui possèdent cette perfection,
nous exhortons tous les frères à vivre en toute pureté pendant le Carême, ³et
à effacer, en ces jours sacrés, toutes les négligences des autres temps. ⁴Nous
le ferons dignement, si nous nous préservons alors de tous les vices, si nous
appliquons à la prière avec larmes, à la lecture, à la componction du cœur et
au renoncement. ⁵En ces jours donc, ajoutons quelque chose à la tâche
accoutumée de notre service: oraisons particulières, restriction dans les
aliments et la boisson. ⁶Chacun offrira de sa propre volonté à Dieu, dans la
joie du Saint-Esprit, quelque pratique surérogatoire; ⁷il retranchera à son
corps sur la nourriture, la boisson, le sommeil, les entretiens; et il attendra
la sainte Pâque avec la joie du désir spirituel. ⁸Chacun cependant soumettra à
son abbé ce qu'il se propose d'offrir à Dieu et n'agira qu'avec sa prière et
son approbation : ⁹car tout ce qui se fait sans la permission du père
spirituel sera imputé à présomption et à vaine gloire, non à mérite. ¹⁰Pourtant,
tout doit se faire avec l'assentiment de l'abbé.
❇ ❇ ❇
…
pour chaque jour
La passion de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ nous garantit la
gloire et nous enseigne la patience.
Les cœurs des croyants peuvent tout attendre de la grâce de Dieu, car
pour eux le Fils unique de Dieu, coéternel au Père, n'a pas jugé suffisant
d'être un homme en naissant des hommes, mais il est allé jusqu'à mourir par la
main des hommes qu’il a créés.
Ce que Dieu nous promet pour l'avenir est grand ; mais bien plus grand
ce que nous commémorons comme réalisé dans le passé. Où étaient-ils, quels
hommes étaient-ils, ces croyants, quand le Christ est mort pour des
coupables ? On ne peut douter qu'il leur donnera sa vie, puisqu'il leur a
déjà donné sa mort. Pourquoi la faiblesse humaine hésite-t-elle à croire ce qui
arrivera un jour : que les hommes puissent vivre avec Dieu ?
Ce qui s'est déjà réalisé est encore beaucoup plus incroyable : Dieu est
mort pour les hommes.
Car le Christ est ce Verbe qui était au commencement, ce Verbe qui
était avec Dieu, ce Verbe qui était Dieu. Et ce Verbe de Dieu s'est fait chair,
et il a établi sa demeure parmi nous. Car il n'aurait pas eu en lui-même de
quoi mourir pour nous, sans cette chair mortelle qu'il a tirée de nous. C'est
ainsi que l'être immortel a pu mourir, c'est ainsi qu'il a voulu donner la vie
aux mortels : il devait dans l'avenir les faire participer à ce qu'il est,
après avoir d'abord participé lui-même à ce qu'ils sont. Car nous n'avions pas
en nous de quoi vivre, et il n'avait pas en lui de quoi mourir. Il a donc
établi avec nous un merveilleux échange de participation réciproque. Ce qui
vient de nous, c'est par cela qu'il est mort ; ce qui vient de lui, c'est par
cela que nous vivrons.
Par conséquent, nous ne devons pas rougir de la mort de notre Seigneur ;
bien au contraire, nous devons y mettre toute notre confiance et y trouver
toute notre gloire. Du fait même qu'il recevait de nous la mort qu'il trouvait
en nous, il nous a promis, dans sa grande fidélité, de nous donner en lui la
vie que nous ne pouvons pas tenir de nous.
Il nous a tellement aimés qu'il a souffert pour les pécheurs, lui qui
est sans péché, ce que nous avons mérité par le péché ; comment alors ne nous
donnera-t-il pas ce qu'il donne aux justes, lui qui justifie ? Comment lui,
dont la promesse est vérité, ne nous rendra-t-il pas en échange les récompenses
des saints, lui qui, sans crime, a subi le châtiment des criminels ?
C'est pourquoi, mes frères, confessons hardiment et même professons que le
Christ a été crucifié pour nous ; proclamons-le sans crainte, mais avec
joie ; sans honte, mais avec fierté.
L'Apôtre Paul a vu là un titre de gloire qu'il nous a recommandé. Il
pouvait rappeler, au sujet du Christ, beaucoup de grandeurs divines ; cependant
il affirme ne pas se glorifier des merveilles du Christ, par exemple qu'étant
Dieu auprès du Père, il a créé le monde ; qu'étant homme comme nous, il a
commandé au monde. Mais il dit : Je ne veux me glorifier que de la croix
de notre Seigneur Jésus Christ.
(SAINT AUGUSTIN, Sur la Passion du Seigneur)