22 mai
Toutes
les fois qu’il y aura dans le monastère
quelque
affaire importante à décider,
l’abbé
convoquera toute la communauté
et
exposera lui-même ce dont il s’agit.
(Règle
de Saint Benoît 3,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 4,63-78 (Les instruments des bonnes œuvres)
⁶³Accomplir, tous les jours, par ses œuvres les préceptes de Dieu.
⁶⁴Aimer la chasteté.
⁶⁵Ne haïr personne.
⁶⁶Ne pas avoir de jalousie.
⁶⁷Ne pas agir par envie.
⁶⁸Ne pas aimer à contester.
⁶⁹Fuir l'élèvement.
⁷⁰Vénérer les anciens.
⁷¹Aimer les plus jeunes.
⁷²Par amour du Christ, prier pour ses ennemis.
⁷³Se réconcilier avant le coucher du soleil, avec qui on est en
discorde.
⁷⁴Et ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu.
⁷⁵Voilà quels sont les instruments de l'art spirituel.
⁷⁶Si, jour et nuit, sans relâche, nous nous en servons, quand, au jour
du jugement, nous les remettrons, le Seigneur nous donnera la récompense qu'il
a promise lui-même:
⁷⁷« Ce que l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce
que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. »
⁷⁸Or l'atelier où nous devons travailler diligemment avec tous ces
instruments, c'est le cloître du monastère avec la stabilité dans la
communauté.
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…
pour chaque jour
Voici manifestées la bonté et l'humanité de
Dieu notre Sauveur. Rendons grâce à Dieu qui fait ainsi abonder notre consolation dans
cet état de pèlerins qui est le nôtre, dans cet exil, dans cette misère
d’ici-bas.
Avant que n'apparaisse son humanité,
sa bonté aussi demeurait cachée. Certes, elle existait auparavant,
car la miséricorde du Seigneur est de toujours. Mais comment
aurait-on pu savoir qu'elle était si grande ? Elle faisait l'objet d'une
promesse, non d'une expérience. Aussi beaucoup d'hommes n'y croyaient pas. Sans
doute, le Seigneur parlait. sous des formes fragmentaires et variées,
par les prophètes. Moi, disait-il, je forme des pensées de
paix, et non de malheur. Mais que pouvait bien répondre l'homme quand il
éprouvait le malheur et ne connaissait pas la paix ? Jusqu'à quand allez-vous
dire : Paix, paix, alors qu'il n'y a pas de paix ? C'est
pourquoi les messagers de la paix pleuraient amèrement, disant
: Seigneur, qui aurait cru ce que nous avons entendu ? Mais
maintenant, que les hommes croient à ce qu'ils voient, car les affirmations
du Seigneur sont vraiment infaillibles. En effet, pour que même l'œil
troublé ne demeure pas incapable de le voir, c’est dans le soleil qu’il a
placé sa tente.
Voici que la paix n'est plus promise mais
envoyée, non plus remise à plus tard mais donnée, non plus prophétisée mais
proposée. C'est comme un couffin plein de sa miséricorde que Dieu le Père a
envoyé sur la terre ; oui, dis-je, un couffin que la Passion devra déchirer
pour laisser se répandre ce qu'il contient : notre paix ; un couffin, peut-être
petit, mais rempli. Un petit enfant nous a été donné, mais en lui
habite toute la plénitude de la divinité. Lorsqu'est venue la
plénitude des temps est venue aussi la plénitude de la divinité. Elle
est venue dans la chair, afin de se faire voir même de ceux qui sont charnels,
et que son humanité ainsi manifestée permette de reconnaître sa bonté. En
effet, dès que l'humanité de Dieu se fait connaître, sa bonté ne peut plus
rester cachée. Et comment aurait-il pu davantage mettre en relief sa bonté
qu'en revêtant ma chair ? Ma chair, dis-je, non celle d’Adam, non celle qui
était la sienne avant la chute. Pourquoi déclare-t-il
avec tant de soin sa miséricorde, au point de faire sienne notre misère
elle-même ? Pourquoi est-il rempli d'une bonté telle que la parole de
Dieu, pour nous, s'est faite herbe fanée ? Seigneur, qu'est-ce que
l'homme, pour que tu en fasses si grand cas ? Qu'est-il pour que ton cœur lui
soit ouvert ? Voici où l'homme doit porter son attention pour
découvrir quel souci Dieu prend de lui ; voici où l'homme doit apprendre quelle
pensée et quel sentiment Dieu nourrit à son égard. N'interroge pas ce que tu
souffres, toi, mais ce qu'il a souffert, lui. À ce qu'il est devenu pour
toi, reconnais ta valeur à ses yeux, afin que sa bonté t'apparaisse à partir de
son humanité. En effet, l'abaissement qu'il accomplit dans son humanité a
révélé la grandeur même de sa bonté, et plus il s'est rendu méprisable en ma
faveur, plus il me devient cher.
Voici manifestées la bonté et l'humanité de
Dieu notre Sauveur, dit l'Apôtre. Oui, qu'elles sont grandes et évidentes, la bonté de
Dieu et son humanité ! Quelle grande preuve de sa bonté il nous a donnée, en
prenant tant de soin pour ajouter à l'humanité le nom de Dieu.
(SAINT BERNARD DE CLAIRVAUX [°1090 – 〸1153], Sermon pour l’Épiphanie)