27 septembre

Les moines aimeront leur abbé
avec une charité sincère et humble.
(Règle de Saint Benoît 72,10)



La Règle de Saint Benoît…

RB 7,10-18 (L'humilité)

¹⁰Voici donc le premier degré d'humilité: se remettant toujours devant les yeux la crainte de Dieu, il consiste à fuir toute négligence et à se rappeler sans cesse tout ce que Dieu a commandé. ¹¹On repassera constamment dans son esprit, d'une part, comment la géhenne brûle, pour leurs péchés, ceux qui méprisent Dieu, et comment, d'autre part, la vie éternelle récompense ceux qui le craignent. ¹²Se gardant, à toute heure, des péchés et des vices des pensées, de la langue, des mains et de la volonté propre, ainsi que des désirs de la chair, ¹³l'homme estimera que Dieu, du haut du ciel, le regarde à tout moment, qu'en tout lieu le regard de la divinité voit ses actes et que les anges les lui rapportent à tout moment. ¹⁴Le Prophète nous le révèle, lorsqu’il affirme que Dieu est toujours présent à nos pensées: « Dieu scrute les cœurs et les reins »; ¹⁵et de même: « Le Seigneur connaît les pensées des hommes », ¹⁶et encore: « Tu as compris de loin mes pensées », ¹⁷et: « La pensée de l'homme te sera découverte. » ¹⁸Aussi, pour être vigilant sur ses pensées perverses, le vrai moine répètera toujours dans son cœur: « Je serai sans tache devant lui, si je me tiens en garde contre mon iniquité. »



… pour chaque jour

Un frère interrogea un vieillard : « Comment vient dans l’âme la crainte de Dieu ? ». Et le vieillard dit : « Si un homme a l’humilité et la pauvreté, et qu’il ne juge pas, la crainte de Dieu lui viendra ».

(APOPHTEGMES – [IVème – Vème siècle], Euprépios 5 = Nau 137, dans : SAGESSE DU DÉSERT – 365 textes des Pères du désert rassemblés par le Père Benoît Standaert osb, Éditions de Solesmes, 2005, p. 23)









 26 septembre

Craindre Dieu avec amour.
(Règle de Saint Benoît 72,9)



La Règle de Saint Benoît…

RB 7,5-9 (L'humilité)

Si donc, mes frères, nous voulons atteindre au sommet de l'humilité parfaite, et parvenir rapidement à cette hauteur céleste, à laquelle on monte par l'humilité dans la vie présente, il nous faut monter et dresser par nos actions cette échelle qui apparut en songe à Jacob. Il y voyait des anges descendre et monter. Cette descente et cette montée assurément ne signifient pas autre chose pour nous sinon que l'on descend par l'élèvement et que l'on monte par l'humilité. L'échelle en question, c'est notre vie en ce monde, que le Seigneur dresse vers le Ciel, si notre cœur s'humilie. Les côtés de cette échelle figurent notre corps et notre âme; sur ces côtés, l'appel divin a disposé divers degrés d'humilité et de perfection à gravir.



… pour chaque jour

Dresser l’échelle. La vie est comme une échelle à dresser, à redresser plutôt, car elle oscille sans cesse dans des directions divergentes : du sentiment d’incompréhension ou d’incapacité à celui de supériorité, de l’attitude de repli sur soi et d’isolement à celles d’affirmation de soi, de domination, d’ambition… Il faut donc redresser l’échelle et si possible lui assurer un point d’appui ferme. Un bon moyen d’y parvenir est l’attention aux autres. C’est en effet par rapport aux autres que notre orgueil se manifeste, nous provoquant à des comportements où la charité et le respect sont en recul. Si au contraire nous cherchons dans chaque circonstance le bien et la joie des autres, l’humilité se développera en nous sans que nous y prenions garde et nous fortifierons l’appui nécessaire à une vie sainte. Travaillons donc sérieusement en ce sens, sachant que la grâce de Dieu nous prévient et nous accompagne et que, si nous arrivons à redresser l’échelle, c’est que Dieu, d’en haut, la saisit et la cale fermement !

Écoute, 1968

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 159-160)









 25 septembre

Nul ne cherchera ce qu’il juge utile pour soi,
mais bien plutôt ce qui l’est pour autrui.
(Règle de Saint Benoît 72,7)



La Règle de Saint Benoît…

RB 7,1-4 (L'humilité)

¹La divine Écriture, mes frères, nous crie: « Quiconque s'élève sera humilié, et qui s'humilie sera élevé. » ²En parlant ainsi, elle nous montre que tout élèvement est une espèce d'orgueil ; ³et c'est ce dont le Prophète déclare se garder, lorsqu'il dit: « Seigneur, mon cœur ne s'est point élevé et mes yeux ne se sont point levés: je n'ai point marché dans les grandeurs ni dans des merveilles au-dessus de moi. » Mais que m'arriverait-il « si je n'avais pas eu d'humbles sentiments, si j'avais élevé mon âme? Tu me traiterais comme l'enfant qu'on enlève du sein de sa mère. »



… pour chaque jour

Remarquons tout d’abord la façon dont cette citation est introduite : « Frères, la divine Écriture nous crie ». Cet enseignement de Jésus adressé à ses disciples, Benoît le considère comme adressé à la communauté monastique pour laquelle il écrit : « Frères… ». Et il se considère lui-même membre de cette communauté pour laquelle il écrit sa Règle. Il dit bien « … la divine Écriture nous crie » et non pas « … vous crie ». C’est l’essence même de la lectio divina que de recevoir toute parole de l’Écriture comme nous étant personnellement adressée. Et cette parole de Dieu n’est pas simplement un texte qui est offert à notre pieuse méditation ; c’est une parole qui doit nous secouer, nous déranger. Benoît ne dit pas « … la divine Écriture nous dit », mais bien « … la divine Écriture nous crie ». 

(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 18 avril 2010)









 24 septembre

S’obéir à l’envie.
(Règle de Saint Benoît 72,6)



La Règle de Saint Benoît…

RB 6,1-8 (La retenue dans le langage)

¹Faisons ce que dit le prophète: « J'ai résolu de surveiller toutes mes voies, pour ne pas pécher par ma langue; j'ai placé une garde à ma bouche, je me suis tu et humilié, et je me suis abstenu même de parler de choses bonnes. » ²Le prophète nous montre par là que, si l'on doit quelquefois s'interdire de bons discours par amour du silence, à plus forte raison faut-il retrancher les paroles mauvaises pour éviter la peine due au péché. ³C'est pourquoi, étant donnée l'importance du silence, on n'accordera que rarement aux disciples, fussent-ils parfaits, la permission de parler même de choses bonnes, saintes et édifiantes. Il est écrit, en effet: « Tu n'éviteras pas le péché en parlant beaucoup » ; et ailleurs: « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. » De fait, s'il appartient au maître de parler et d'enseigner, il convient au disciple de se taire et d'écouter. En conséquence, s'il faut demander quelque chose au supérieur, on le fera en toute humilité, soumission et respect. Quant aux bouffonneries, aux paroles oiseuses et qui portent à rire, nous les bannissons pour jamais et en tout lieu, et nous ne permettons pas au disciple d'ouvrir la bouche pour de tels propos.



… pour chaque jour

POURQUOI LE SILENCE ?
 
Le Verbe s’est fait chair. Cette phrase est au cœur de l’Evangile. Prise à la lettre, elle signifie que la parole a envahi la chair, comme si elle prenait la place de toutes ses fonctions, de tous ses organes, au risque même de l’insensibiliser, de l’intoxiquer, comme si elle la droguait.
Le Verbe s’est fait chair. Il s’agit ici de la Parole de Dieu. Paradoxalement, le moine est invité au silence pour que sa propre chair puisse faire place à celui qui parle ainsi. Faire silence pour sauver la chair du risque de dispersion dans la parole. Pour trouver le point d’équilibre entre la chair prisonnière de la parole et la parole enlisée dans la chair.
Le Verbe s’est fait chair. Dieu est devenu comme silencieux dans la chair ; la chair est devenue comme parole dans ce dialogue que Dieu lui a offert. Les ermites connaissent le point où il faut se placer pour percevoir le murmure de cette rencontre, comme des chasseurs savent où se placer pour attendre en silence le gibier qui ne passe que dans le silence.
Le moine cherche à gagner ce lieu. Ne rien préférer au Christ, lui est-il demandé. Se situer au carrefour où la parole et la chair se rencontrent, dans le merveilleux équilibre du Verbe incarné.
 
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)










 23 septembre

S’honorer mutuellement avec prévenance.
(Règle de Saint Benoît 72,4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 5,14-19 (L'obéissance)

¹⁴Mais cette obéissance ne sera bien reçue de Dieu et agréable aux hommes, que si l'ordre est exécuté sans trouble, sans retard, sans tiédeur, sans murmure, sans parole de résistance. ¹⁵Car l'obéissance rendue au supérieur, c'est à Dieu qu'on la rend, puisqu'il a dit: « Qui vous écoute, m'écoute. » ¹⁶Et c'est de bon cœur que les disciples doivent obéir parce que « Dieu aime celui qui donne joyeusement. » ¹⁷Si, au contraire, le disciple obéit, mais s'il le fait de mauvais gré, s'il murmure non seulement de bouche mais encore dans son cœurs, ¹⁸même s'il exécute l'ordre reçu, cet acte ne sera pas agréé de Dieu, qui voit le murmure dans sa conscience. ¹⁹Bien loin d'en être récompensé, il encourt la peine des murmurateurs, s'il ne se corrige et ne fait satisfaction.



… pour chaque jour

Que le disciple obéisse de bon cœur. Si tout se passe normalement, les ordres donnés le sont de bon cœur, en ce sens que les supérieurs cherchent en général le bien commun de la communauté (ou de l’emploi) et le vrai bien de chacun des frères. De même faut-il que l’obéissance soit rendue de bon cœur, en entrant de manière large et magnanime dans ce qui est demandé, en supposant chez les supérieurs ce désintéressement et ce souci du bien qui justifient les obédiences les plus ingrates. En somme, un climat de bienveillance réciproque inspiré par une vraie charité doit entourer l’exercice de l’obéissance.

Écoute, 1967

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 143)















 22 septembre

Il est un mauvais zèle, un zèle amer,
qui sépare de Dieu et mène à l’enfer.
De même, il est un bon zèle qui sépare des vices
et mène à Dieu et à la vie éternelle.
C’est ce zèle que les moines pratiqueront
avec un très ardent amour.
(Règle de Saint Benoît 72,1-3)



La Règle de Saint Benoît…

RB 5,1-13 (L'obéissance)

¹Le premier degré d'humilité est l'obéissance sans délai. ²Elle convient à ceux qui n'ont rien de plus cher que le Christ. ³Mus par le service sacré dont ils ont fait profession, ou par la crainte de l'enfer, et par le désir de la gloire de la vie éternelle, dès que le supérieur a commandé quelque chose, ils ne peuvent souffrir d'en différer l'exécution, tout comme si Dieu lui-même en avait donné l'ordre. C'est d'eux que le Seigneur dit: « Dès que son oreille a entendu, il m'a obéi. » Et il dit encore à ceux qui enseignent: « Qui vous écoute, m'écoute. » Ceux qui sont dans ces dispositions, renonçant aussitôt à leurs propres intérêts et à leur propre volonté, quittent ce qu'ils avaient en mains et laissent inachevé ce qu'ils faisaient. Ils suivent d'un pied si prompt l'ordre donné que, dans l'empressement qu'inspire la crainte de Dieu, il n'y a pas d'intervalle entre la parole du supérieur et l'action du disciple, toutes deux s'accomplissant au même moment. ¹⁰Ainsi agissent ceux qui aspirent ardemment à la vie éternelle. ¹¹C'est pour cela qu'ils entrent dans la voie étroite dont parle le Seigneur, lorsqu'il dit: « Étroite est la voie qui conduit à la vie. » ¹²Aussi, ne vivant plus à leur gré et n'obéissant plus à leurs désirs ni à leurs inclinations, ils marchent au jugement et au commandement d'autrui, et désirent se soumettre à un abbé en vivant dans un monastère. ¹³Assurément les hommes de cette trempe imitent le Seigneur qui dit dans cette sentence: « Je ne suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. »



… pour chaque jour

Rien de plus cher que le Christ. Nous retrouvons cette formule « nihil Christo carius » qui est une telle lumière pour nos vies, mais nous la retrouvons là où elle est : dans le chapitre sur l’obéissance, un des plus durs à faire passer parfaitement dans nos existences. Laissons-nous d’abord fasciner par Jésus, par sa présence dont nous sommes assurés et dont nous avons, dans la foi, l’expérience et « par sa venue dans la Gloire » que nous attendons et qui nous est aussi rappelée ici : « Pour la Gloire de la vie éternelle ». Avec l’Apocalypse, redisons :  « Viens, Seigneur Jésus ! ». Et que ce commerce avec Jésus-Christ nous rende alors fermes et forts dans notre obstination à mener une vie d’obéissance et d’ascèse, au sein de laquelle nous Le retrouverons encore, car elle nous rendra semblables à Lui dans sa Croix et sa Passion.

Écoute, 1969

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 139)









 21 septembre

S’empresser de donner réponse avec une charité fervente.
(Règle de Saint Benoît 66,4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 4,63-78 (Les instruments des bonnes œuvres)

⁶³Accomplir, tous les jours, par ses œuvres les préceptes de Dieu.
⁶⁴Aimer la chasteté.
⁶⁵Ne haïr personne.
⁶⁶Ne pas avoir de jalousie.
⁶⁷Ne pas agir par envie.
⁶⁸Ne pas aimer à contester.
⁶⁹Fuir l'élèvement.
⁷⁰Vénérer les anciens.
⁷¹Aimer les plus jeunes.
⁷²Par amour du Christ, prier pour ses ennemis.
⁷³Se réconcilier avant le coucher du soleil, avec qui on est en discorde.
⁷⁴Et ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu.
⁷⁵Voilà quels sont les instruments de l'art spirituel.
⁷⁶Si, jour et nuit, sans relâche, nous nous en servons, quand, au jour du jugement, nous les remettrons, le Seigneur nous donnera la récompense qu'il a promise lui-même:
⁷⁷« Ce que l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. »
⁷⁸Or l'atelier où nous devons travailler diligemment avec tous ces instruments, c'est le cloître du monastère avec la stabilité dans la communauté.



… pour chaque jour

Je me lèverai et j'irai vers mon père. Celui qui dit ces paroles gisait à terre. Il prend conscience de sa chute, il se rend compte de sa ruine, il se voit enlisé dans le péché et il s'écrie : Je me lèverai et j'irai vers mon père. D'où lui vient cet espoir, cette assurance. Cette confiance ? Du fait même qu'il s'agit de son père. « J'ai perdu, se dit-il, ma qualité de fils ; mais lui n'a pas perdu celle de père. Il n'est point besoin d'un étranger pour intercéder auprès d'un père : c'est l'affection même de celui-ci qui intervient et qui supplie au plus profond de son cœur. Ses entrailles paternelles le pressent à engendrer de nouveau son fils par le pardon. Coupable, j'irai donc vers mon père ».
Et le père, à la vue de son fils, voile immédiatement sa faute. À son rôle de juge il préfère celui de père. Il transforme tout de suite la sentence en pardon, lui qui désire le retour du fils et non sa perte ~ Il se jeta à son cou et l'embrassa. Voilà comment le père juge et comment il corrige : il donne un baiser au lieu d'un châtiment. La force de l'amour ne tient pas compte du péché, et c'est pourquoi le Père remet d'un baiser la faute de son fils, il le couvre par ses embrassements. Le père ne dévoile pas le péché de son enfant, il ne flétrit pas son fils, il soigne ses blessures de sorte qu'elles ne laissent aucune cicatrice, aucun déshonneur. Heureux ceux dont la faute est ainsi remise et le péché pardonné. Gardons-nous donc de nous éloigner d'un tel Père. La seule vue de ce Père suffit pour mettre en fuite le péché, pour éloigner la faute et pour repousser tout mal et toute tentation. Mais si nous nous sommes éloignés du Père, si nous avons dissipé tout son bien par une vie dissolue, s'il nous est arrivé de commettre quelque faute ou méfait, si nous sommes tombés dans le gouffre sans méfait, si nous sommes tombés dans le gouffre sans fond de l'impiété et dans une ruine absolue, relevons-nous enfin et revenons à un tel Père, encouragés par un tel exemple.
Quand il le vit, il s'attendrit, courut se jeter à son cou et l'embrassa. Je le demande, quelle place y aurait-il ici pour le désespoir, quelle occasion pour une excuse ou pour un semblant de crainte ? À moins peut-être que la rencontre avec le Père ne nous fasse peur et que son baiser nous inspire de la crainte ; à moins peut-être que nous croyions que c'est pour prendre et se venger et non pour accueillir et pardonner que le Père vient et attire son enfant par la main, qu'il le serre contre son cœur et l'entoure de ses bras. Mais cette pensée destructrice de la vie, cette ennemie de notre salut est mise hors de combat par ce qui suit : Le Père dit à ses serviteurs : Mangeons et faisons liesse. Mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et le voilà retrouvé. Après avoir entendu cela pouvons-nous encore retarder notre retour vers le Père ? 

(SAINT PIERRE CHRYSOLOGUE [°406 – 〸450], Homélie)









 20 septembre

Tempérer tellement toutes choses
que les forts désirent faire davantage
et que les faibles ne se dérobent pas.
(Règle de Saint Benoît 64,19)



La Règle de Saint Benoît…

RB 4,44-62 (Les instruments des bonnes œuvres)

⁴⁴Craindre le jour du jugement.
⁴⁵Redouter l'enfer.
⁴⁶Désirer la vie éternelle de toute l'ardeur de l'esprit.
⁴⁷Avoir chaque jour la menace de la mort devant les yeux.
⁴⁸Veiller à toute heure sur les actions de sa vie.
⁴⁹Tenir pour certain qu'en tout lieu Dieu nous regarde.
⁵⁰Briser contre le Christ les pensées mauvaises, sitôt qu'elles naissent dans le cœur, et les découvrir à un père spirituel.
⁵¹Garder sa langue de tout propos mauvais ou pernicieux.
⁵²Ne pas aimer à beaucoup parler.
⁵³Ne pas dire de paroles vaines ou qui portent à rire.
⁵⁴Ne point aimer le rire lourd ou bruyant.
⁵⁵Entendre volontiers les saintes lectures.
⁵⁶S'appliquer fréquemment à la prière.
⁵⁷Confesser chaque jour à Dieu dans la prière avec larmes et gémissements ses fautes passées,
⁵⁸et, de plus, se corriger de ses fautes.
Ne pas accomplir les désirs de la chair.
⁶⁰Haïr sa volonté propre.
⁶¹Obéir en tout aux ordres de l'abbé, même si, à Dieu ne plaise, il agit autrement; se souvenant du précepte du Seigneur: « Faites ce qu'ils disent, mais ce qu'ils font, ne le faites pas. »
⁶²Ne pas vouloir être appelé saint avant de l'être, mais le devenir d'abord, alors on le sera appelé avec plus de vérité.



… pour chaque jour

Abba Jean, celui qui avait été exilé par l’empereur Marcien, disait : « De Syrie, nous nous rendîmes un jour chez abba Pœmen, et nous voulions l’interroger sur la dureté du cœur. Mais le vieillard ne savait pas le grec et il ne se trouvait là aucun interprète. Alors nous voyant ennuyés, le vieillard se mit à parler grec et dit : ‘La nature de l’eau est tendre, celle de la pierre, dure ; mais le vase qui est suspendu au-dessus de la pierre et qui laisse couler l’eau goutte à goutte, transperce la pierre. De même la parole de Dieu aussi est molle et notre cœur est dur, mais si l’homme entend souvent la parole de Dieu, son cœur s’ouvre à la crainte de Dieu’ ».

(APOPHTEGMES – [IVème – Vème siècle], Pœmen 183, dans : SAGESSE DU DÉSERT – 365 textes des Pères du désert rassemblés par le Père Benoît Standaert osb, Éditions de Solesmes, 2005, p. 62-63)











 19 septembre

… L’abbé se conduira avec discernement et modération.
(Règle de Saint Benoît 64,17)



La Règle de Saint Benoît…

RB 4,22-43 (Les instruments des bonnes œuvres)

²²Ne point se mettre en colère.
²³Ne point se réserver un temps pour la vengeance.
²⁴Ne pas nourrir de fausseté dans son cœur.
²⁵Ne point donner une fausse paix.
²⁶Ne jamais perdre la charité.
²⁷Ne point jurer, de peur de se parjurer.
²⁸Dire la vérité de cœur comme de bouche.
²⁹Ne point rendre le mal pour le mal.
³⁰Ne pas faire d'injustice, mais supporter patiemment celles qu'on nous fait.
³¹Aimer ses ennemis.
³²Ne pas maudire ceux qui nous maudissent mais plutôt les bénir.
³³Souffrir persécution pour la justice.
³⁴N'être point orgueilleux.
³⁵Ni adonné au vin.
³⁶Ni grand mangeur.
³⁷Ni endormi.
³⁸Ni paresseux.
³⁹Ni murmurateur.
⁴⁰Ni détracteur.
⁴¹Mettre en Dieu son espérance.
⁴²Si l'on voit en soi quelque bien, l'attribuer à Dieu et non à soi-même.
⁴³Se reconnaître, au contraire, toujours auteur du mal qui est en soi et se l'imputer.



… pour chaque jour

Si tu n’as fait à ton prochain que peu de mal, que ce soit beaucoup à tes yeux ; et si tu lui as fait beaucoup de bien, que ce soit à tes yeux peu de chose. Au contraire, si ton prochain t’a rendu un petit service, considère ce service comme très important ; et s’il t’a fait beaucoup de mal, dis-toi en toi-même que c’est peu de chose.

(Avot de Rabbi Nathan [2ième siècle])

(PRÉCEPTES DE VIE ISSUS DE LA SAGESSE JUIVE, Rassemblés et présentés par Pierre Itshak Lurçat, Presses du Châtelet, 2001, p. 37)