1 décembre

S’empresser de donner réponse avec une charité fervente.
(Règle de Saint Benoît 66,4)



La Règle de Saint Benoît…

RB 50,1-4 (Les frères qui travaillent loin de l'oratoire ou qui sont en voyage)

¹Les frères qui travaillent fort loin et qui ne peuvent revenir à l'oratoire aux heures voulues - ²l'abbé ayant jugé qu'il en est bien ainsi - ³accompliront l'Œuvre de Dieu sur place et à genoux, avec le respect dû à Dieu. De même, ceux qui sont envoyés en voyage ne laisseront point passer les Heures prescrites; ils les diront comme ils pourront, en leur particulier, et ne négligeront pas de s'acquitter de ce devoir de leur service.



… pour chaque jour

Les préceptes de l'Évangile, frères bien-aimés, ne sont pas autre chose que les enseignements du Maître divin. Ce sont les fondements sur lesquels bâtir l'espérance, les appuis pour consolider la foi, les aliments pour réconforter le cœur, les orientations pour diriger le voyage, les sauvegardes pour obtenir le salut. Car, en formant sur la terre les esprits dociles des croyants, ils les conduisent au Royaume des cieux.
Dieu a voulu que beaucoup de choses soient entendues par l'intermédiaire des prophètes. Mais combien plus important est le message du Fils ! Le Verbe de Dieu, qui parlait jadis chez les prophètes, affirme maintenant de sa propre voix. Il ne demande plus qu'on prépare la route à celui qui vient ; c'est lui-même qui vient, qui nous ouvre et nous montre la route. C'est ainsi qu'après avoir été errants comme des indigents et des aveugles dans les ténèbres de la mort, nous sommes éclairés par la lumière de la grâce et nous gardons le chemin de la vie avec le Seigneur pour guide et pour chef. Entre bien d'autres avertissements bienfaisants et commandements divins par lesquels il a pourvu au salut de son peuple, il lui a donné le modèle de l'oraison ; c'est lui-même qui nous a enseigné ce que nous devons demander dans la prière. Celui qui nous a fait vivre nous a enseigné aussi à prier, avec cette bonté qui l'a poussé à nous accorder tant d'autres bienfaits. Ainsi lorsque nous parlons au Père avec la prière que le Fils nous a enseignée, nous sommes plus facilement écoutés.
Déjà il avait annoncé que l'heure était venue où les vrais adorateurs adoreraient le Père en esprit et vérité. Il a réalisé ce qu'il avait jadis promis : ayant reçu l'Esprit et la vérité par la sanctification qui vient de lui, nous pourrions, grâce à son enseignement aussi, adorer selon la vérité et l’Esprit. Quelle prière peut être plus spirituelle que celle-là, puisqu'elle nous a été donnée par le Christ, lui qui nous a envoyé l'Esprit Saint ? Quelle prière peut être plus vraie que celle-là, puisqu'elle est sortie de la bouche du Fils qui est la Vérité ? Prier autrement qu'il l'a enseigné ne serait pas seulement de l'ignorance mais un péché, comme lui-même l'affirmait quand il disait aux pharisiens : Vous rejetez le commandement de Dieu pour établir votre tradition.
Priez donc, frères bien-aimés, comme notre Maître divin nous a enseigné à le faire. Implorer Dieu par ses propres paroles, c'est lui adresser une prière qu'il trouve aimable et filiale, c'est faire parvenir à ses oreilles la prière du Christ. Que le Père reconnaisse les paroles de son Fils lorsque nous prions. Celui qui habite au fond de notre cœur, qu'il soit aussi dans notre voix. Et puisqu'il est auprès du Père l'avocat qui intercède pour nos péchés, lorsque les pécheurs que nous sommes demandent pardon pour leurs fautes, prononçons les paroles de notre avocat qui a dit : Tout ce que vous demanderez au Père en mon Nom, il vous l'accordera. Or, nous obtiendrons plus efficacement ce que nous demandons au nom du Christ, si nous demandons avec sa propre prière.
 

(SAINT CYPRIEN DE CARTHAGE [°v.200 – 〸258], Traité sur la prière du Seigneur)










 30 novembre

Tempérer tellement toutes choses
que les forts désirent faire davantage
et que les faibles ne se dérobent pas.
(Règle de Saint Benoît 64,19)



La Règle de Saint Benoît…

RB 49,1-10 (L'observance du Carême)

¹La vie d'un moine devrait être, en tout temps, aussi observante que durant le Carême. ²Mais, comme il en est peu qui possèdent cette perfection, nous exhortons tous les frères à vivre en toute pureté pendant le Carême, ³et à effacer, en ces jours sacrés, toutes les négligences des autres temps. Nous le ferons dignement, si nous nous préservons alors de tous les vices, si nous appliquons à la prière avec larmes, à la lecture, à la componction du cœur et au renoncement. En ces jours donc, ajoutons quelque chose à la tâche accoutumée de notre service: oraisons particulières, restriction dans les aliments et la boisson. Chacun offrira de sa propre volonté à Dieu, dans la joie du Saint-Esprit, quelque pratique surérogatoire; il retranchera à son corps sur la nourriture, la boisson, le sommeil, les entretiens; et il attendra la sainte Pâque avec la joie du désir spirituel. Chacun cependant soumettra à son abbé ce qu'il se propose d'offrir à Dieu et n'agira qu'avec sa prière et son approbation : car tout ce qui se fait sans la permission du père spirituel sera imputé à présomption et à vaine gloire, non à mérite. ¹⁰Pourtant, tout doit se faire avec l'assentiment de l'abbé.



… pour chaque jour

DURANT CES JOURS SAINTS 

Le Prologue de la Règle parlait de jours heureux (15), posant la question de savoir si le moine fait partie de ceux qui les désirent. Les jours du carême ne sont pas seulement des jours heureux, ils sont aussi des jours saints. Et le moine est tout autant invité à vouloir les désirer.
Jours saints, comme l’est la Pâque à laquelle ils conduisent. Comme l’est le service (5,3) auquel le moine s’engage par la profession. Comme le sont les lectures dont il se fait volontiers l’auditeur et le lecteur (4,55). Comme le sont les enseignements du Seigneur (Prol.35). Comme l’est tout ce à quoi le moine aspire (4,62), laissant au besoin, loin derrière lui, l’appellation elle-même de sainteté.
Jours saints, plutôt que sacrés. S’il est vrai que le sacré tue là où le saint pacifie. S’il est vrai que seule la sainteté se révèle féconde et enfante. S’il est vrai que le saint fait s’accorder amour et vérité (Ps 84,11). S’il est vrai que le saint jette l’humanité dans l’humilité et l’humilité dans l’humanité.
Ces jours saints nous ramènent ainsi à l’humus de nos origines, en même temps qu’ils nous conduisent aux sommets qui nous attendent. De la racine de notre nom au nom nouveau (Ap 2,17) de notre vocation.
 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)









 29 novembre

… L’abbé se conduira avec discernement et modération.
(Règle de Saint Benoît 64,17)



La Règle de Saint Benoît…

RB 48,22-25 (Le travail manuel de chaque jour)

²²Le dimanche, tous vaqueront à la lecture, excepté ceux qui sont employés à divers offices. ²³Si toutefois quelqu'un était si négligent et paresseux qu'il ne voulût ou ne pût ni méditer ni lire, on l'appliquera à quelque travail, afin qu'il ne demeure pas oisif. ²⁴Quant aux frères malades ou délicats, on leur donnera tel ouvrage ou métier qui les garde de l'oisiveté, sans les accabler ni les porter à s'esquiver. ²⁵L'abbé doit avoir leur faiblesse en considération.



… pour chaque jour

Recueille l’eau du Christ, celle qui loue le Seigneur. Rassemble l’eau qui vient de sources diverses, l’eau que font pleuvoir les nuages des prophètes. Celui qui recueille en lui-même l’eau des montagnes, ou qui puise celle des fontaines, se met à la répandre lui aussi comme une nuée. Remplis de cette eau ton cœur et ton esprit pour que la terre s’humecte, irriguée par ses propres sources. Or c’est par une lecture intelligente qu’on se remplit l’esprit ; et celui qui est rempli peut irriguer les autres. C’est dans ce sens que l’Écriture dit : « Quand les nuages sont gonflés de pluie, ils se déversent sur la terre » (Qo 11,3). Que ta parole abondante coule donc avec transparence et clarté. Tu verseras ainsi aux oreilles de ton peuple un enseignement plein de douceur. Séduit par la grâce de tes paroles, il te suivra volontiers où tu le conduis.
Que tes paroles soient pleines de sagesse. Salomon le dit : L’arme de l’esprit, c’est la bouche du sage (cf. Pr 14,3) ; et ailleurs : Que tes lèvres s’attachent au sens (cf. Pr 15,7), c’est-à-dire : que ton exposé soit clair, que l’intelligence en soit illuminée et que ton discours n’ait pas besoin de s’appuyer sur ceux des autres, mais soit fort de ses propres armes. Qu’aucune parole privée de sens ne sorte en vain de ta bouche.
 

(SAINT AMBROISE DE MILAN [°339 – 〸397], Lettre 2,1-2,4-5,7 ; PL 16,879-881, dans : Lectures chrétiennes pour notre temps, fiche R7, trad. Orval, Abbaye d’Orval, 1970)









 28 novembre




La Règle de Saint Benoît…

RB 48,10-21 (Le travail manuel de chaque jour)

¹⁰À partir du 13 septembre jusqu'au commencement du Carême, les frères vaqueront à la lecture jusqu'à la fin de la deuxième heure ; ¹¹puis on dira Tierce. Ensuite, ils travailleront jusqu'à la neuvième heure à l'ouvrage qui leur aura été enjoint. ¹²Au premier coup de None, ils quitteront tous leur travail de façon à être prêts quand le second coup sonnera. ¹³Après le repas, ils s'appliqueront à leurs lectures ou à l'étude des psaumes. ¹⁴Durant tout le Carême, ils s'appliqueront à la lecture depuis le matin jusqu'à la fin de la troisième heure; ils feront ensuite jusqu'à la dixième heure entière le travail qui leur a été enjoint. ¹⁵En ces jours de Carême, chacun recevra un livre tiré de la bibliothèque, qu'il lira à la suite et en entier. ¹⁶Ces livres seront distribués au début du Carême. ¹⁷On ne manquera pas de nommer un ou deux anciens, qui parcourent le monastère aux heures consacrées à la lecture. ¹⁸Ils examineront s'il ne se trouve pas quelque moine paresseux, perdant son temps à l'oisiveté ou au bavardage, au lieu de s'appliquer à la lecture, et qui ainsi, non seulement se nuit à lui-même, mais dissipe les autres. ¹⁹Si, à Dieu ne plaise ! un frère est surpris en cette faute, on le reprendra jusqu'à deux fois. ²⁰S'il ne s'amende point, on le soumettra à la correction régulière, de façon à inspirer de la crainte aux autres. ²¹Un moine ne se joindra pas à un autre aux heures indues.



… pour chaque jour

En tout labeur on trouve du profit,
mais le bavardage ne mène qu’à l’indigence.
La couronne des sages, c’est leur richesse,
mais la folie des insensés reste folie !
Il sauve des vies, le témoin qui dit vrai ;
le faux témoin ne cesse de tromper.
La crainte du Seigneur assure puissamment :
il est un refuge pour ses enfants.
La crainte du Seigneur est source de vie :
elle détourne des pièges mortels.

(Proverbes 14,23-27 – La Bible – AELF)









 27 novembre




La Règle de Saint Benoît…

RB 48,1-9 (Le travail manuel de chaque jour)

¹L'oisiveté est ennemie de l'âme. Les frères doivent donc consacrer certaines heures au travail des mains et d'autres à la lecture des choses divines. ²C'est pourquoi nous croyons pouvoir régler l'une et l'autre de ces occupations de la manière suivante : ³De Pâques au 13 septembre, les frères sortiront dès le matin pour s'employer aux travaux nécessaires, depuis la première heure du jour jusqu'à la quatrième environ ; depuis la quatrième jusqu'à la sixième, ils s'adonneront à la lecture. Après la sixième heure, leur dîner fini, ils se reposeront sur leur lit dans un parfait silence. Si quelqu'un veut lire, il pourra le faire tout bas de façon à n'incommoder personne. On dira None plus tôt qu'à l'ordinaire, environ à la huitième heure et demie. Après quoi, ils se mettront de nouveau à l'ouvrage jusqu'aux Vêpres. Si les frères se trouvent obligés, par la nécessité ou la pauvreté, à travailler eux-mêmes aux récoltes, ils ne s'en affligeront point ; c'est alors qu'ils seront vraiment moines, lorsqu'ils vivront du travail de leurs mains, à l'exemple de nos pères et des Apôtres. Que tout néanmoins se fasse avec modération, par égard pour les faibles.



… pour chaque jour

PAUVRETE ET NÉCESSITÉ EXIGENT
 
Saint Benoît a utilisé trois fois le verbe exiger. Pour rappeler à l’abbé (2,30) qu’on exige plus de celui à qui on a confié plus. Pour demander qu’on ne néglige pas pauvres et pèlerins, car la crainte des puissants exige quasiment qu’on cherche à leur plaire (53,15). Pour éviter aux moines de s’attrister, au cas où nécessité et pauvreté viendraient à rappeler leurs exigences (48,7).
Le français exiger n’a pas gardé un des sens de l’équivalent latin : faire sortir, pousser (dans le dos). Ce sera bon de se laisser inspirer par cette image constructive.
L’abbé doit le savoir : tout ce qu’il a reçu en confiance est comme ce qui le pousse à aller de l’avant. Il faut que l’amour des pauvres et des pèlerins soit au moins aussi fort que celui qui pousse à aller vers les riches. Il faut se réjouir d’être comme poussé au-devant du travail : bienheureuses nécessité et pauvreté, elles sont comme l’épée dans les reins, balayant toute hésitation, consolant de toute éventuelle tristesse.
Faire sortir, pousser, franchir, traverser, parfaire. Autant d’évocations de cette sortie de soi-même qui ne trouve son véritable nom que dans l’amour. L’amour qui confie et se voit confier. Qui est riche, assurément, mais ne s’affiche jamais comme une quelconque puissance. Qui est pauvre, assurément, mais ne s’en attriste jamais. Qui est grand, le plus grand.
 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)









 26 novembre

L’abbé, une fois établi,
pensera sans cesse à la nature du fardeau qu’il a reçu,
et à Celui à qui il devra rendre compte de son administration. 
Qu’il sache qu’il lui faut aider bien plus que régir.
(Règle de Saint Benoît 64,7-8)



La Règle de Saint Benoît…

RB 47,1-4 (La charge d'annoncer l'Œuvre de Dieu)

¹La charge d'annoncer l'heure de l'Œuvre de Dieu, aussi bien le jour que la nuit, incombe à l'abbé. Il l'exercera lui-même, ou la confiera à un frère si ponctuel que l'office se fasse toujours aux heures prescrites. ²Ceux qui en auront reçu l'ordre, entonneront psaumes et antiennes, à leur rang, après l'abbé. ³Personne n'aura la présomption de chanter ou de lire s'il ne peut s'acquitter de cette fonction de manière à édifier les assistants. Celui qui en aura reçu l'ordre de l'abbé le fera avec humilité, gravité et profond respect.



… pour chaque jour

Nuit et jour. Notre vie monastique a ses épreuves, ses luttes. C’est le lot de toute vie chrétienne. C’est par là qu’il faut passer pour rencontrer le Christ. L’épreuve que nous connaissons : la répétition continuelle des mêmes gestes, dans un horaire toujours le même. Ce peut être dans notre vie un appauvrissement, si nous cédons à la routine, ou au contraire, si nous savons nous en servir, source d’approfondissement. Ce sont tous les avantages d’une vie régulière. Soyons reconnaissants à ceux qui se dévouent pour nous réveiller, nous appeler à l’office. Ce chapitre nous rappelle que le chant, comme la lecture, est un service. Il l’est dans la mesure où il est accompli avec humilité, crainte de Dieu, dans la dépendance : service reçu de Dieu. Serviteurs de Dieu, toujours disponibles, à leur place.

Écoute, 1965

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 488-489)









 25 novembre

Se prévenir d’honneur les uns les autres.
(Règle de Saint Benoît 63,17)



La Règle de Saint Benoît…

RB 46,1-6 (Ceux qui font des fautes en quelque autre chose)

¹Lorsqu'un moine dans un travail quelconque à la cuisine, au cellier, dans un service, à la boulangerie, au jardin, dans l'exercice d'un métier, ou en quelque lieu que ce soit, fait une faute, ²brise ou perd quelque chose, ou commet un autre délit, ³il ira aussitôt s'en accuser spontanément devant l'abbé et la communauté. S'il ne le fait pas et que son manquement soit connu par un autre, il subira une peine plus sévère. Mais s'il s'agit d'un péché secret de l'âme, il le manifestera seulement à son abbé ou aux pères spirituels, qui sachent guérir et leurs propres plaies et celles des autres sans les découvrir ni les divulguer.



… pour chaque jour

Ainsi parle le Seigneur, qui a fait et façonné ce qui est stable, lui dont le nom est « Le Seigneur » : Invoque-moi, et je te répondrai, je te révélerai des choses grandes et inaccessibles que tu ne connais pas.
Oui, ainsi parle le Seigneur, le Dieu d’Israël, à propos des maisons de cette ville et des maisons des rois de Juda, qui seront renversées face aux remblais et à l’épée. On viendra combattre les Chaldéens et remplir les maisons avec les cadavres des gens que j’ai frappés dans ma colère et ma fureur, car j’avais caché mon visage à cette ville à cause de toute leur méchanceté.
Je vais cicatriser sa plaie et la guérir, je les guérirai.
Je leur ferai voir à profusion la paix et la stabilité. Je ramènerai les captifs de Juda et les captifs d’Israël, je les rétablirai comme autrefois. Je les purifierai de toute la faute qu’ils ont commise envers moi ; je pardonnerai toutes les fautes qu’ils ont commises envers moi, en se révoltant contre moi. 

(Jérémie 33,2-8 – La Bible – AELF)









 24 novembre

Ce que tu ne veux pas qu’on te fasse,
ne le fais pas à autrui.
(Règle de Saint Benoît 61,14)



La Règle de Saint Benoît…

RB 45,1-3 (Ceux qui se trompent à l'oratoire)

¹Lorsque quelqu'un se trompe en récitant un psaume, un répons, une antienne ou une leçon, s'il ne s'en humilie point sur place, devant tout le monde, en faisant satisfaction, il sera soumis à une correction plus sévère: ²c'est qu'en effet il n'a pas voulu corriger par un acte d'humilité la faute qu'il a commise par sa négligence. ³Les enfants, pour ces sortes de fautes, seront battus de verges.






… pour chaque jour

Qui garde une règle se garde lui-même,
qui ne veille pas à sa conduite mourra.
Qui prend pitié du faible prête au Seigneur :
il saura lui rendre son bienfait.
Corrige ton fils, tant qu’il y a de l’espoir ;
mais ne t’emporte pas jusqu’à causer sa mort !
Une colère violente doit être punie ;
si tu la tolères, tu incites à recommencer !
Écoute les conseils, accepte la correction :
tu finiras par t’assagir !

(Proverbes 19,16-20 – La Bible – AELF)









 23 novembre

En tout lieu, c’est un seul Seigneur que l’on sert…
(Règle de Saint Benoît 61,10)



La Règle de Saint Benoît…

RB 44,1-10 (Comment les excommuniés font satisfaction)

¹Celui qui, pour faute grave, aura été excommunié de l'oratoire et de la table commune, demeurera prosterné, devant la porte de l'oratoire, pendant qu'on y célèbrera l'Œuvre de Dieu, et ne dira mot ; ²mais il se tiendra le visage contre terre et le corps étendu, aux pieds de tous ceux qui sortent de l'oratoire. ³Il continuera cette pratique jusqu'à ce que l'abbé juge la satisfaction suffisante. Et lorsque l'abbé le lui aura commandé, il viendra se jeter à ses pieds et à ceux de tous les frères, afin qu'ils prient pour lui. Alors, si l'abbé l'ordonne, il sera reçu au chœur et occupera le rang que l'abbé aura déterminé. Il ne lui sera cependant pas permis, sans un nouvel ordre de l'abbé, ni d'entonner un psaume, ni de lire une leçon ou quoi que ce soit. De plus, à toutes les Heures, au moment où s'achève l'Œuvre de Dieu, il se prosternera à terre, à la place qu'il occupe, et fera ainsi satisfaction jusqu'à ce que l'abbé lui ordonne de cesser. Ceux qui, pour des fautes légères, sont excommuniés seulement de la table, satisferont dans l'oratoire; ils le feront jusqu'à ce que l'abbé les en dispense, ¹⁰en leur donnant sa bénédiction, et en disant : ‘Cela suffit’.



… pour chaque jour

Joie de ton pardon,    
Joie d'ouvrir nos cœurs    
À ta miséricorde !    
Tu nous fais grâce     
Dieu saint, ô toi notre Père    
         Heureux sommes-nous
         De croire à ton amour ,
         Dieu saint, ô toi notre Père  
 

Joie de pardonner    
Joie d'ouvrir son cœur    
À la miséricorde !    
De proche en proche,    
Ta joie prendra sur la terre.    
         Heureux sommes-nous
         De croire à ton amour ,
         Ta joie prendra sur la terre.  
   

(Sr MARIE-PIERRE FAURE [°1928 – 〸2022], 2016)









 22 novembre

On n’accordera pas facilement l’entrée du monastère
à celui qui vient s’y engager dans la vie religieuse…
(Règle de Saint Benoît 58,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 43,13-19 (Ceux qui arrivent en retard à l'Œuvre de Dieu ou à la table)

¹³À la table, celui qui n'arrivera pas avant le verset, de façon que les frères puissent le réciter tous ensemble avec la prière et se mettre à table en même temps : ¹⁴si c'est par négligence ou par sa faute qu'il n'est pas arrivé à temps, il sera repris jusqu'à deux fois. ¹⁵Si ensuite il ne s'amende pas, il ne pourra plus participer à la table commune, ¹⁶mais il prendra son repas tout seul, séparé de la compagnie de ses frères et privé de sa portion de vin, jusqu'à ce qu'il ait satisfait et qu'il se soit corrigé. ¹⁷On traitera de la même manière celui qui ne se trouvera pas au verset qu'on dit après le repas. ¹⁸Nul ne se permettra de manger ou de boire quoi que ce soit, avant ou après l'heure fixée pour le repas. ¹⁹S'il arrive que le supérieur offre quelque chose à un frère et que celui-ci ne l'accepte pas, lorsqu'il viendra à désirer ce qu'il avait d'abord refusé ou quelque autre chose, on ne lui accordera absolument rien jusqu'à ce qu'il ait fait une satisfaction convenable.



… pour chaque jour

Il sera repris. Notre vie de communauté devrait nous permettre de nous aider beaucoup les uns les autres, en ne craignant pas de nous faire des remarques simplement et fraternellement. Et ceci spécialement à propos de notre vie liturgique. Nous finissons par ne plus nous rendre compte de nos lourdeurs, des fausses notes (au sens figuré et au sens propre) que nous apportons à l’harmonie de l’ensemble. Savoir accepter les remarques et désirer les recevoir. Nous pouvons ainsi améliorer beaucoup de détails et mieux vivre l’unité dans le Christ.

Écoute, 1970

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p. 475)