24
mars
On
servira les malades
comme
s’ils étaient le Christ en personne
puisqu’il
a été dit :
« J’ai
été malade et vous m’avez visité ».
(Règle
de Saint Benoît 36,2)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 44,1-10 (Comment les excommuniés font satisfaction)

¹Celui qui, pour faute grave, aura été excommunié de l'oratoire et de
la table commune, demeurera prosterné, devant la porte de l'oratoire, pendant
qu'on y célèbrera l'Œuvre de Dieu, et ne dira mot ; ²mais il se tiendra le
visage contre terre et le corps étendu, aux pieds de tous ceux qui sortent de
l'oratoire. ³Il continuera cette pratique jusqu'à ce que l'abbé juge la
satisfaction suffisante. ⁴Et lorsque l'abbé le lui aura commandé, il viendra
se jeter à ses pieds et à ceux de tous les frères, afin qu'ils prient pour lui. ⁵Alors, si l'abbé l'ordonne, il sera reçu au chœur et occupera le rang que
l'abbé aura déterminé. ⁶Il ne lui sera cependant pas permis, sans un nouvel
ordre de l'abbé, ni d'entonner un psaume, ni de lire une leçon ou quoi que ce
soit. ⁷De plus, à toutes les Heures, au moment où s'achève l'Œuvre de Dieu, il
se prosternera à terre, à la place qu'il occupe, ⁸et fera ainsi satisfaction
jusqu'à ce que l'abbé lui ordonne de cesser. ⁹Ceux qui, pour des fautes
légères, sont excommuniés seulement de la table, satisferont dans l'oratoire;
ils le feront jusqu'à ce que l'abbé les en dispense, ¹⁰en leur donnant sa
bénédiction, et en disant : ‘Cela suffit.’
✥ ✥ ✥
…
pour chaque jour

a communauté forme le corps du Christ, blessé par la faute d’un de ses
membres. Lui seul, le Christ, peut la guérir. Aussi la démarche est-elle
centrée sur la prière. L’Office divin n’est pas une simple pratique, même la
plus importante. Il est vital. La communauté s’y constitue et s’y recrée dans
le dialogue partagé avec la Parole de Dieu, psaumes et lectures. Même quand la
faute n’a entraîné que l’exclusion des repas, la réparation s’effectue à
l’oratoire. La prière de tous – abbé et frères – que le moine fautif vient
implorer, occupe le centre de la démarche entre deux grandes étapes : hors
de l’oratoire et dans l’oratoire. Avant de réintégrer sa place dans la
liturgie, le fautif est invité à solliciter l’intercession de ses frères en se
prosternant à leurs pieds, car le vrai pardon ne peut être donné et reçu que
sous le regard et avec le secours de Dieu. Cette demande est nécessaire non
seulement à la guérison du frère malade mais aussi à la santé de la communauté
entière, car la défaillance d’un seul a pu déclencher la crise de l’ensemble.
La prière sollicitée et partagée remet tout en place.
(Extrait de : Sœur
LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient
toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de
saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p.122-123)
* Initiale - Ms Abbaye de Maredret