31
mars
Les
offices des Laudes et des Vêpres
ne
devront jamais se conclure sans que le supérieur dise,
en
dernier lieu, en entier, et au milieu de l’attention générale,
l’oraison
dominicale, à cause des épines de querelles
qui
ont accoutumé de se produire.
(Règle
de Saint Benoît 13,12)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
49,1-10 (L'observance du
Carême)
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¹La vie d'un moine devrait être, en tout temps, aussi observante que
durant le Carême. ²Mais, comme il en est peu qui possèdent cette perfection,
nous exhortons tous les frères à vivre en toute pureté pendant le Carême, ³et
à effacer, en ces jours sacrés, toutes les négligences des autres temps. ⁴Nous
le ferons dignement, si nous nous préservons alors de tous les vices, si nous
appliquons à la prière avec larmes, à la lecture, à la componction du cœur et
au renoncement. ⁵En ces jours donc, ajoutons quelque chose à la tâche
accoutumée de notre service: oraisons particulières, restriction dans les
aliments et la boisson. ⁶Chacun offrira de sa propre volonté à Dieu, dans la
joie du Saint-Esprit, quelque pratique surérogatoire; ⁷il retranchera à son
corps sur la nourriture, la boisson, le sommeil, les entretiens; et il attendra
la sainte Pâque avec la joie du désir spirituel. ⁸Chacun cependant soumettra à
son abbé ce qu'il se propose d'offrir à Dieu et n'agira qu'avec sa prière et
son approbation : ⁹car tout ce qui se fait sans la permission du père
spirituel sera imputé à présomption et à vaine gloire, non à mérite. ¹⁰Pourtant, tout doit se faire avec l'assentiment de l'abbé.
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…
pour chaque jour
QU’IL ATTENDE LA PÂQUE
Nous ne sommes pas ici dans le simple décompte des quarante jours dont
est fait le Carême. Si la vie du moine devrait être en tout temps celle du
carême, cela s’applique ici aussi. Attendre la Pâque, c’est ce que le moine
devrait faire toute sa vie, sans négligence aucune. Attendre la Pâque n’est pas
une affaire de saison, c’est l’affaire de toute une vie.
Saint Benoît situe d’ailleurs cet exercice dans la liste des instruments
des bonnes œuvres (4,46), liste quotidienne s’il en est. Il insère ainsi la
trame pascale dans la vie de tous les jours, il fait de la vie de tous les
jours le lieu de déploiement du désir pascal.
Pâques ne fait donc pas que clôturer une période liturgique. Attendre la
Pâque, c’est se relier au formidable torrent de désir qui a lancé Dieu sur les
chemins de l’humanité, qui lui a fait épouser ses grandeurs comme ses
faiblesses, ses lenteurs comme ses impatiences, ses opacités comme ses
lumières, sa mort comme sa vie. Attendre la Pâque, c’est se laisser porter par
l’Esprit qui a conduit Jésus du désert à la croix et de la mort à la vie dans
le cœur du Père. Ce fleuve ne régresse pas, il ne connaît pas le reflux. Il ne
peut que se jeter dans la communion de Dieu.
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire
de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)